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Zipolite hors du temps



J’ai débuté 2022 par une escapade de quatre jours à Zipolite, au bord de l’océan Pacifique, sans avoir aucune attente particulière. Je comptais me laisser porter et ne m’attendais pas à tomber en amour pour ce village côtier.


 

Pourquoi y aller ?



Pour déconnecter et aussi pour éviter le tourisme de masse. Il est triste de constater que beaucoup de plages mexicaines sont mises à mal par un développement touristique intempestif, peu (pour ne pas dire pas) soucieux des aspects écologiques et environnementaux (lire Tulum avant les bobos).


Je n’avais pas de destination précise en tête mais je recherchais la mer et surtout une zone encore préservée. Janvier a beau appartenir à la saison basse (après le chaos de Noël), j’avais mis la Riviera Maya sur ma liste rouge. J’étais tentée par un retour en Baja California Sur n’y ayant passé qu’un week-end en 2018 (lire La Baja California Sur : mon petit coin de paradis au Mexique) mais les prix étaient très élevés. J’ai considéré Sayulita sur la côte de Nayarit, Punta Mita sur la côte de Jalisco, Puerto Escondido sur la côte de Oaxaca (on se rapproche) et mon choix s’est finalement porté sur Zipolite.


Où c’est ?



Zipolite se trouve sur la côte oaxaquénienne au sud du Mexique, face à l’océan Pacifique. Le village est à 260 km au sud de Oaxaca de Juárez, la capitale de l’Etat de Oaxaca, mais six heures de route minimum sont nécessaires pour les parcourir car la zone est très montagneuse avec de nombreux virages.


Comment y accéder ?



Par avion, en atterrissant à Huatulco au nord-est ou à Puerto Escondido à l’ouest. Huatulco ne se trouve qu’à une heure de route mais c’est sinueux avec de multiples boucles tandis que Puerto Escondido est à une heure et demie mais en ligne droite.


Dans mon cas précis, j’ai voyagé de Mexico à Huatulco. Curieusement l’avion était à l’heure (les retards de vols sont monnaie courante à l’aéroport de Mexico qui est saturé). Au moment d’atterrir, j’ai aperçu la palapa du petit aéroport – toit de chaume fait de feuilles de palmier séchées – ce qui m’a instantanément plongé dans une atmosphère de vacances. Puis j’ai pris un taxi depuis l’aéroport à l’hôtel : il faut compter 1200 MXN soit l’équivalent d’une cinquantaine d’euros, ce qui est très cher pour le Mexique mais qui s’explique lorsque l’on sait que la majorité de la population vit du tourisme ou de la pêche. Le taxi de retour (hôtel-aéroport) s’est révélé être plus économique : 800 MXN soit 34,50 €.


J’ai gravé dans mon esprit la route sinueuse au milieu du paysage montagneux, la végétation très sèche et la mer qui apparaissait parfois au détour d’un virage. L’air était chaud mais Andy et moi avions choisi de garder les fenêtres ouvertes (et donc de ne pas mettre en marche l’air conditionné) à cause du COVID bien que le chauffeur et nous-mêmes ayons nos masques.



Parvenus sur la côte, nous sommes passés par Puerto Ángel, village de pêcheurs, avant d’arriver enfin à notre hôtel à Zipolite.


Où se loger ?



Bien qu’encore préservé, Zipolite compte de nombreuses options d’hébergements pour tous les budgets. Il s’agit de petits hôtels, posadas, hôtels-boutique : point de « resort » et c’est tant mieux ! Je prie pour que cela demeure ainsi même si je ne me fais pas trop d’illusions. La pandémie a achevé de me faire perdre ma foi en l’humanité.


Comment se déplacer ?



Il n’y a pas de transport en commun d’où le fait que la majorité se déplace en taxi. Si l’on prévoit néanmoins un séjour long et/ou que l’on veut explorer les alentours, il est alors recommandé de louer un scooter ou éventuellement une voiture.


Le taxi étant le moyen de locomotion principal pour les touristes – ce qui implique une demande élevée – les prix sont élevés. Comptez 200 MXN (8,60 €) pour parcourir 6 km : c’est cher pour le Mexique.


En revanche, tout peut se faire à pied sur Zipolite même.


Qu’y faire ?


Je suis d’habitude du genre à vouloir faire plein de choses lorsque je voyage. Pourtant, cette fois-ci, j’ai fait exception à la règle. Après une année intense (lire Retour en mots et en images sur 2021), j’avais besoin de faire un « reset ». A cet égard, Andy et moi étions un peu « déphasés » le premier soir. Le décalage était grand entre le stress du quotidien et l’atmosphère décontractée de Zipolite : j’avais le sentiment d’avoir pénétré dans une dimension parallèle.



Zipolite est un village côtier cosmopolite. Il est connu pour sa plage nudiste et son ambiance gay mais il y a également des familles qui y voyagent, beaucoup d’européens et désormais des Canadiens et des Américains aussi.


À 4 km à l’ouest on tombe sur San Agustinillo qui est plus tranquille et plus traditionnel. Puis 2 km après on parvient à Mazunte qui est beaucoup plus animé et où se concentrent les hippies.


* Profiter de la plage



Personnellement, je n’apprécie pas la mer Caraïbe. Je suis plutôt attirée par les océans, les vagues, l’immensité, l’aspect sauvage.


* Admirer le coucher de soleil à Punta Cometa



Punta Cometa est une pointe de terre face à l’océan. On y parvient en une vingtaine de minutes à pied sur un chemin de terre rocailleux. Les falaises face au soleil qui s’effondre dans la mer avec la plage de Mermejita sur la droite font un joli spectacle ; j’y ai même aperçu deux baleines, mais il y avait tout de même pas mal de monde donc Andy et moi sommes restés un peu en retrait et avons pris le chemin du retour avant les autres.



* Observer les baleines depuis Puerto Ángel (ou pas…)



Nous n’avons trouvé qu’un seul contact à Puerto Ángel pour aller observer les baleines dont la saison s’étend approximativement de décembre à avril mais nous avons été déçus. Point de baleine à l’horizon bien que nous soyons partis à l’aube : il arrive qu’il en soit ainsi lorsqu’il s’agit de rencontrer des animaux sauvages dans leur habitat naturel mais nous n’avons pas apprécié que le guide nous « force » vers le snorkeling.


N’apercevant pas de baleines, il s’est senti « obligé » de nous proposer autre chose mais certaines personnes n’avaient même pas leur maillot de bain et l’eau était très trouble dans la mesure où il était encore tôt. Malgré le fait que nous lui ayons dit que nous souhaitions rentrer, nous n’avons pas été écoutés et eu le sentiment d’être pris en otage.



Il avait annulé le tour la veille à cause d’une « tempête » dans la nuit (annulation à 3h du matin) pour finalement nous dire que ça allait être possible de partir en mer (message envoyé à 5h) pour conclure à 5h30 qu’il n’allait pas pouvoir car ne trouvait pas de taxi : cela m’avait donné un mauvais pressentiment et j’aurais dû m’écouter.

J’avais eu l’occasion de voir des baleines en Basse-Californie avec une guide plus expérimentée (cela avait aussi coûté plus cher) et je recommande de chercher un guide sur Puerto Escondido, qui est plus développé, si l’on est sur la côte de Oaxaca.


Pour une prochaine fois peut-être :

  • Du surf, même si la plage la plus fameuse est celle de Zicatela juste à côté de Puerto Escondido.

  • Un massage : les lieux sont multiples à Zipolite, dans les hôtels, dans des petits locaux indépendants ou à même la plage.

  • Visiter La Ventanilla au niveau de Mazunte : il s’agit d’une coopérative écotouristique entretenue par plusieurs familles où il est possible d’observer des crocodiles, des iguanes, différentes espèces d’oiseaux…


Où manger ?



Tout est bon et frais à Zipolite. C’est le paradis pour les amateurs de poissons et fruits de mer. On trouve beaucoup de ceviches, aguachiles (crevettes crues marinées dans une sauce pimentée avec jus de citron vert, sel, coriandre, concombres et tranches d'oignon), poissons grillés…


Quelques adresses


* Posada San Cristóbal pour un déjeuner les pieds dans le sable sur la plage principale.

* El Alquimista : il s’agit d’un hôtel dont le restaurant donne directement sur une partie intime de la grande plage principale. On y trouve des produits de la mer mais des pizzas sont également à la carte. Ils servent toute la journée, du petit-déjeuner au dîner, et ne prennent pas de réservation.

* Providencia : une offre culinaire différente, originale et de qualité en retrait de la mer. Au menu, essentiellement du poisson et des fruits de mer mais pas que…Réserver est nécessaire.



* Maquil : un hôtel sur les hauteurs dont le restaurant offre un point de vue panoramique sur la plage principale de Zipolite. À l’instar de Providencia, la cuisine est créative et délicieuse. En revanche les horaires sont très limités et je n’ai pas pu avoir de dessert : à 21h30, ça fait tôt, et ce d’autant que je séjournais dans l’hôtel voisin qui appartient au même propriétaire.


Il existe également de nombreuses options le long de l’ « adoquín », chemin en arrière-plan de la plage.


 

Mes impressions sur Zipolite


* Zipolite est un village côtier rural encore préservé. Je dis « encore » car qui sait de quoi demain sera fait ? Il y a vingt ans, Playa del Carmen sur la Riviera Maya était encore vierge. Je ne connais pas Puerto Escondido mais beaucoup m’ont dit que cela se développait de façon exponentielle et l’avenir de la côte oaxaquénienne fait face à un enjeu délicat.



* Ce n’est pas parce-que Zipolite est une plage nudiste que l’on est forcé de se dénuder. Ce que j’aime à Zipolite c’est que chacun « está en su onda », ce qui signifie que chacun est dans son « truc » et que personne ne se mêle de ce que fait le voisin. Il y a un sentiment de liberté, de lâcher prise et d’absence de jugement.

A cet égard, les homosexuels y sont libres. J’insiste sur cet aspect car le Mexique reste un pays largement conservateur et les hostilités ou menaces à l’encontre des homosexuels sont bien réelles malheureusement…


* Mon choix d’hébergement s’était porté sur un petit hôtel sur les hauteurs et je ne le regrette pas. C’est plus calme qu’aux abords de la plage principale et faire le chemin à pied ne me dérangeait pas, au contraire. Dix minutes sur un chemin sableux au cœur de la nature et le tour était joué. En revanche, je ne le recommande pas pour les personnes ayant un handicap physique car la montée est un peu raide.



* Mon hôtel avait un accès direct à la Playa Camarón : une petite plage intime entre deux falaises avec la sensation d’être coupé du monde. La baignade n’y est cependant pas recommandée car il y a beaucoup de pierres et d’oursins.



* La nourriture est fraîche et toujours bien cuisinée. L’hôtel où j’étais proposait un petit-déjeuner mexicain différent chaque jour, ce qui est idéal pour découvrir certaines spécialités : huarache de pollo, chilaquiles verdes, enchiladas de pollo, omelette avec salsa pasilla…


* Quand on vit un peu coupé du monde, on finit par vivre au rythme de la lumière du jour, c’est-à-dire que l’on se lève et se couche avec le soleil. Ça n’a pas de prix car les levers du soleil sur le Pacifique sont magiques.



* Le dernier soir, j’ai fait la connaissance de C., québécois, et nous avons dîné avec lui. C’est toujours agréable de rencontrer d’autres personnes en voyage et d’écouter leurs histoires.


En définitive, j’ai eu un véritable coup de cœur pour Zipolite et nous avons déjà réservé pour y revenir avec des amis.



Note :

Nous n’avions pas d’argent liquide sur nous, or les deux seuls distributeurs automatiques de Zipolite ne fonctionnaient pas et c’était pareil à Mazunte : prévoir d’avoir du liquide sur soi car beaucoup d’endroits n’acceptent pas les paiements par carte bancaire.

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