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Un dimanche à Puebla



L’avantage de vivre à Mexico, c’est qu’outre les multiples choses à faire en ville, il existe également de nombreuses options dans les alentours. C’est ainsi qu’Andy et moi avons passé le dernier dimanche de mai à Puebla, capitale de l’Etat éponyme. Je vous propose, en mots et en images, un retour sur cette journée pleine de découvertes.


 

Où se trouve Puebla et comment y accéder ?


Puebla est située à environ deux heures de route à l’est de Mexico. On y accède par l’autoroute 150D qui bien que riche en lacets (attention dans les virages) permet de profiter d’un magnifique paysage. La route passe en effet par le Parc National Iztaccíhuatl-Popocatépetl qui abrite les volcans éponymes (Popocatépetl et Iztaccíhuatl), respectivement second et troisième plus hauts sommets du Mexique après le Pic d’Orizaba.


Que faire à Puebla ?


L’essentiel des choses à découvrir à Puebla lorsque l’on ne dispose que d’une journée se trouve dans le centre historique de la ville.


* La cathédrale de Puebla



Impossible de passer à côté de la cathédrale de l’Immaculé-Conception dont la construction a duré 74 ans à partir de 1575 sous le règne de Philippe II d’Espagne. À l’instar de nombreuses autres cathédrales construites au fil du temps, la cathédrale de Puebla mélange différents styles architecturaux, essentiellement baroques et néo-classiques. Les messes sont nombreuses le dimanche à Puebla et il n’est pas opportun de déranger les fidèles, je recommande donc plutôt de la visiter dans l’après-midi.


Outre la cathédrale, les églises sont très nombreuses dans le centre de Puebla et l’on peut percevoir dans beaucoup d’entre elles une influence maure avec notamment des coupoles. En effet, du XVIe au XVIIIe siècle le Mexique connut un important mouvement migratoire d’Espagnols originaires d’Andalousie.


* La Bibliothèque Palafoxiana



Fondée en 1646, la Bibliothèque Palafoxiana fut la première bibliothèque publique en Amérique. En effet, l’accès aux livres était autrefois uniquement réservé aux séminaristes et hommes d’Eglise mais en 1646, l’évêque Juan de Palafox y Mendoza fit don de sa bibliothèque personnelle à deux écoles (San Pedro et San Juan) à condition que quiconque puisse y avoir accès. Cette initiative d’ouverture et de partage du savoir au-delà de l’Eglise était alors totalement inédite.

La bibliothèque compte plus de 41 000 livres et manuscrits datant de 1473 à 1821. On y accède librement.


* La Maison des Frères Serdán



La maison des Frères Serdán (Aquiles, Carmen et Máximo) abrite le musée régional de la révolution mexicaine. C’est en 1910 que la fratrie rejoint le mouvement « anti-réélectoral » de Fransisco I. Madero contre la dictature de Porfirio Diaz. Le 18 novembre 1910, la maison est prise d’assaut par les forces de police et après de nombreuses heures de bataille, Aquiles et Máximo sont assassinés par balle. On peut à cet égard voir les traces laissées par les tirs sur les murs. Carmen ainsi que Filomena del Valle (épouse d’Aquiles) et d’autres femmes de la famille sont arrêtées.


J’ai beaucoup apprécié cette visite où la reconstitution des pièces, telles que les cuisines et les salles de bain par exemple, permettent de visualiser le mode de vie de l’époque. En outre, les explications historiques avec notamment une grande chronologie sous forme de fresque au premier l’étage permet de mieux comprendre la suite des événements liés à la révolution mexicaine.


* Le Callejón de los Sapos et le Mercado del Parián

Le Callejón de los Sapos est une rue qui prend vie le dimanche avec son marché aux puces : il est petit mais sympa pour chiner. Enfin le Mercado del Parián est un marché d’artisanat mexicain mais il est très restreint.


Les talaveras


Les talaveras sont un type de faïence typique de Puebla. Il s’agit d’une poterie émaillée avec de l’oxyde de zinc fabriquée dans la région depuis le XVIe siècle. D’origine islamique, ce sont les Espagnols durant la colonisation qui importèrent ce savoir-faire et cette tradition au Mexique, aujourd’hui reconnue comme Patrimoine de l’Humanité.

Les boutiques de talaveras sont nombreuses dans le centre et on peut aussi bien trouver des tasses que des services de table complets. Bon à savoir : il est possible de faire des commandes spécifiques avec un dessin et des couleurs en particulier.


* Le mole


Pipián rojo, mole et pipián verde


Impossible de repartir de Puebla sans avoir goûté au mole, mot espagnol tiré du náhuatl « mulli » qui signifie « sauce ». Le mole est en effet une sauce à base de cacao et d’épices dans laquelle on trouve également du sésame, des cacahuètes et de la tomate, épaissie avec de la pâte de maïs. Mais en réalité il existe autant de mole que de personnes qui le cuisinent car les variantes de la recette sont infinies.

Le mole accompagne généralement la viande de poulet et notamment des tortillas farcies au poulet qui lorsqu’elles sont recouvertes de mole sont appelées « enmoladas ».


* L’architecture coloniale



Enfin, le centre historique de Puebla est un musée en soi avec ses innombrables façades colorées datant de l’époque coloniale.


Cela fait un beau programme pour une journée mais si nous avions eu plus de temps, nous aurions également visité le Musée international du baroque conçu par l'architecte japonais Toyō Itō et inauguré en 2016 ainsi que village de Cholula à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Puebla : ce sera pour une prochaine fois.


Où manger ?


Restaurant Augurio


Andy et moi avons choisi de prendre notre petit-déjeuner en arrivant au sein du restaurant de l’hôtel-boutique Casareyna. On retrouve dans le menu des classiques mexicains tels que les « huevos a la mexicana » mais aussi de nombreuses spécialités locales.


Enfin, avant de reprendre la route nous avons goûté le mole du restaurant Augurio, un endroit intime recommandé par le New York Times (rien que ça) et l’on comprend pourquoi : tout y est délicieux. Outre le mole, il est possible d’y goûter le pipián verde (sauce à base de graines de courgettes, tomates vertes et épices) ainsi que le pipián rojo (mole réalisé à partir de chile ancho, un type de chile spécifique), tous deux également typiques de Puebla.

Si Augurio est plein, El mural de los poblanos m’a également été recommandé bien que je ne l’ai pas testé.



 

Le blog commençait à sérieusement souffrir d’un manque d’articles de voyage, j’ai donc pris grand plaisir à rédiger ce post et à revivre ce dimanche à Puebla. J’espère définitivement être en mesure de pouvoir écrire d’autres articles de ce type dans les mois à venir.

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