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Nos vanités / Chapitre 3 - Nuit blanche

Cet article est la suite de la nouvelle Nos vanités que j'ai commencé à écrire le mois dernier. Si ce n'est pas déjà fait, je vous invite à lire le premier chapitre Un nouvel an entre amis et le second chapitre La menace.


Pierre fut réveillé par la sonnerie de son téléphone. En tâtonnant dans l’obscurité, il fit tomber une pile de livres de la table de nuit, jura, mais parvint à décrocher juste à temps. Le réveil indiquait deux heures du matin. Au bout du fil, il reconnut la voix de Noah. Quand son frère comprendrait-il donc que sept heures de différence les séparaient et qu’alors que ce dernier s’apprêtait à passer tranquillement à table pour le dîner, lui, était en train de dormir. Abruptement, il lança : « Je dormais.


-Excuse buddy. Tu me répètes toujours que tu travailles tard alors je me suis dit que…


-Oui tard, mais pas jusqu’à deux heures du matin, l’interrompit Pierre. Bon, qu’est-ce-qui se passe ? Tout va bien ?


-Mieux que bien : Bernie vient de l’emporter dans le New Hampshire avec 26% des suffrages ! Il a devancé Pete Buttgieg même si je dois dire que ce dernier m’était plutôt sympathique. »


Nous étions le 11 février et Bernie Sanders, le candidat aux primaires démocrates américaines que soutenait Noah, venait d’arriver en tête dans l’Etat du New Hampshire.


« Et c’est pour ça que tu me téléphones en plein milieu de la nuit ? », répondit Pierre agacé. Son frère poursuivit : « For God’s sake Pierre ! C’est important tout de même ! Ça se voit que c’est pas toi qui a un clown pour président depuis trois ans. Parfois, je me demande dans quel monde tu vis. Toi, t’es tranquille, pépouze dans ta bibliothèque, au milieu de tes bouquins, à donner des cours et faire tranquillement des recherches dont personne ne comprend à quoi elles servent, tandis qu’ici, moi, je me casse le cul à produire du fromage dans cet Etat à vaches comme dirait Jo.


-Je croyais que t’aimais le Wisconsin ? répondit tranquillement Pierre qui était habitué aux coups d’éclat de son frère.


-Bien-sûr que j’aime le Wisconsin, mais j’en peux plus Pierre, j’en peux plus. Trump avait dit qu’il réduirait les impôts pour les entreprises, ce qu’il a fait, certes, mais concrètement, pour les salariés ça ne représente rien. La baisse n’a pas été suffisante pour me permettre d’augmenter les salaires. Sans compter que les subventions allouées aux écoles publiques ont été sacrément diminuées. Il nous fallait déjà payer la santé, et bientôt, nous n’aurons plus aucune école publique !


-Envoie Jo et Emy en France.


-Très drôle Pierre. Avec Bernie Sanders, on a un véritable espoir. On se prend à rêver à une couverture santé universelle, à une éducation gratuite et à des mesures concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique.


-Je comprends Noah, je suis désolé. Tu sais bien que je ne suis pas indifférent à tout ça, c’est juste que tu me prends de cours à m’appeler en plein milieu de la nuit.


-Je te prie de m’excuser, c’est vrai que je fais jamais gaffe et puis j’avais envie de partager ça avec toi.


-Je comprends, pas de souci. On se rappelle plus tard ?


-Ça marche. Au fait, attend : c’est quoi cette histoire de virus chinois ? Je veux dire, c’est sérieux ? T’en penses quoi toi ?


-Ecoute, Jeanne t’expliquerait sûrement ça mieux que moi mais il semble en effet que ce ne soit pas à prendre à la légère. La petite sœur d’un ami vit à Hong-Kong et ne peut plus en bouger. À l’heure actuelle, la ville d'Wuhan a été placée en confinement. Tu te rends compte que les gens ne peuvent plus sortir de chez eux ?


-Ok Pierre, mais qu’en est-il des gens qui ont récemment voyagé en Chine et qui sont ensuite rentrés en Europe, aux Etats-Unis et partout ailleurs ?


-Je ne sais pas Noah. Je te présenterai Jeanne par Skype la prochaine fois : elle, elle saura mieux te répondre que moi. Mais là, j’aimerais bien essayer de me rendormir. Embrasse Grace et les filles pour moi ».


Noah s’excusa une nouvelle fois et les deux frères raccrochèrent. Mais Pierre ne parvint pas à retrouver le sommeil. Agacé, il piocha un livre au hasard dans la pile qu’il avait fait tomber au sol. Il n’avait jamais été capable de lire un seul livre à la fois, transformant ainsi sa table de nuit en une extension de sa bibliothèque. Il essaya de se concentrer sur Les Piliers de la Terre de Ken Follett, en vain. En tant qu’historien, il était généralement peu intéressé par les fictions historiques qu’il trouvait trop édulcorées, mais il devait admettre que celle-ci avait bénéficié de recherches approfondies sur l’histoire du royaume d’Angleterre et sur le développement de l’architecture gothique. C’est Jeanne qui le lui avait offert et son esprit ne cessait de revenir à elle. Cela faisait plusieurs jours qu’il était sans nouvelle. Pas exactement « sans » nouvelles, rectifia-t-il mentalement, elle lui avait bien envoyé quelques messages mais tous se résumaient à une seule et même idée : « Je suis occupée ». En outre, elle n’avait pas répondu à ses appels. Ça n’aurait pas dû l’affecter se répétait-il, ce n’était pas la première fois qu’une femme le laissait en suspens.


Pierre avait eu plusieurs relations, toutes sporadiques, toutes effilochées avant même qu’elles n’aient vraiment commencé, sans qu’il ne parvienne à en identifier les raisons. Une en particulier avait mal tourné, avec l’une de ses étudiantes. Il savait depuis le début qu’il n’aurait pas dû engager cette liaison avec Héloïse mais cela avait été plus fort que lui. Héloïse achevait alors sa troisième année de licence et s’apprêtait à entrer en Master. Cela faisait presque un an qu’elle était son élève. C’est durant l’été qu’ils s’étaient rapprochés.


Héloïse ne faisait pas partie des étudiants qui avaient les meilleures notes bien qu’elle soit brillante aux yeux de Pierre. Elle avait un esprit d’analyse que peu peuvent revendiquer et elle était curieuse. Elle le sollicitait régulièrement à la fin des cours pour lui poser des questions, demander des conseils ou des recommandations de lecture. Il mentirait s’il disait qu’il ne s’était pas senti flatté. Parfois, elle était si proche de lui qu’il sentait les effluves de son parfum, doux, floral, légèrement poudré, un parfum de jeune femme, et il sentait alors, non sans une immense gêne, son sexe se durcir. Puis, alors que l’année scolaire touchait à sa fin, elle lui avait dit de but en blanc : « Et si on prenait un café ? Demain, 16h, rendez-vous en face de la fontaine Saint Michel ? » Il s’était senti lâche mais il n’avait pas su résister. Il s’était toujours imposé de ne pas sortir avec des étudiantes car si les choses tournaient mal, cela pourrait s’avérer ensuite compliqué à l’université. « Et si je passais à côté de quelque chose ? », s’était pourtant-il dit à propos d’Héloïse.


Il l’avait retrouvé le lendemain à Saint Michel, sur la place chargée de touristes et de promeneurs. C’était une chaude journée de juin et elle l’attendait assise sur l’un des bords de la fontaine, l’unique qui soit ombragé. Elle portait une robe courte, une robe d’été à fleurs, dont les fines bretelles se confondaient avec celles de son soutien-gorge, et sous laquelle se déployaient ses longues jambes. Il l’avait soudain trouvé très jeune même si huit années de différence ne semblaient à priori pas dissonant. « Tu es venu ?! » avait-elle dit en souriant, l’air à la fois heureuse et étonnée. Ils avaient marché un peu au hasard, remontant l’avenue Saint Michel en direction du Jardin du Luxembourg. Il était gêné et voulait à tous prix échapper aux regards, comme si chacun des passants pouvait lire en lui son embarras à fréquenter l’une de ses étudiantes. Héloïse, au contraire, paraissait détendue et sûre d’elle. Finalement, elle lui avait demandé où il habitait. L’envie de se soustraire au jugement désapprobateur qu’il projetait sur les promeneurs, mêlé à son désir pour elle, l’avaient finalement décidé à l’attirer chez lui.


En traversant le Jardin du Luxembourg à vive allure, Héloïse s’était mise à réciter les premiers vers d’Une allée du Luxembourg de Gérard de Nerval :


« Elle a passé, la jeune fille Vive et preste comme un oiseau À la main une fleur qui brille, À la bouche un refrain nouveau.


C’est peut-être la seule au monde Dont le cœur au mien répondrait, Qui venant dans ma nuit profonde D’un seul regard l’éclaircirait ! »


Pierre avait poursuivi :


« Mais non, – ma jeunesse est finie … Adieu, doux rayon qui m’as lui, – Parfum, jeune fille, harmonie… Le bonheur passait, – il a fui ! »


Aurait-il dû voir l’annonce prophétique de ce qui allait se passer, y déchiffrer un sombre présage ? Il avait encore accéléré le pas, Héloïse presque forcée de courir derrière lui, pour échapper à ce qui se jouait alors, pour échapper à l’inconfort de ce moment de transition, l’inconfort que l’on ressent lorsque l’on s’apprête à faire quelque chose que l’on condamne, le malaise qui précède l’action, la tension à être entre deux moments, entre deux eaux, entre l’avant et l’après, entre Héloïse étudiante et Héloïse amante. Parvenu dans son appartement étriqué de l’autre côté du parc, il lui avait fait l’amour avec urgence, comme pressé d’atteindre enfin cet « après », pressé de pouvoir se dire : « Bon c’est fait. J’ai une liaison avec Héloïse. Je sors avec une étudiante. Je me suis soustrait à ma règle. »


Ils avaient passé presque tout l’été ensemble. Paris s’étant peu à peu vidé des ses habitants, Pierre ne craignant plus de tomber sur des collègues ou de croiser des étudiants et avait donc accepté d’échapper à la touffeur de son petit F2 afin d’explorer la capitale dans les pas d’Héloïse qui lui avait montré un autre aspect de la ville, une face qu’il ignorait. Elle l’avait traîné dans des friperies du côté de Châtelet, dans les restaurants à ramen de la rue Saint-Anne, l’avait sollicité une bonne dizaine de fois pour l’accompagner au Palais de Tokyo, l’avait fait courir sur les bords du canal de l’Ourcq et l’avait initié aux pique-niques sur les bords de Seine. Pierre s’était de plus en plus attaché à elle, baissant la garde, cessant de penser au lendemain. La prochaine rentrée de septembre lui paraissait alors bien loin et il s’était finalement laissé porter, laissant Héloïse mener la danse.


Mais à la fin de l’été, elle s’était lassée. C’était aussi simple que ça. Ils s’étaient vus de moins en moins, Héloïse prétextant qu’elle n’était pas disponible, inventant chaque jour de nouveaux prétextes. Il avait senti que peu à peu, elle lui échappait. Puis un jour, alors qu’il était sorti acheter une bouteille de vin au caviste du quartier pour dîner avec elle le soir, il l’avait aperçu à l’arrêt de bus près de chez lui, pendu au cou d’un jeune homme qu’il avait instantanément reconnu. Théo était l’un de ses élèves de Master dont il dirigeait la thèse. Quoique imbu de sa personne, ce qui agaçait Pierre au plus haut point, le jeune homme était pertinent. Ça lui avait fait mal de voir la femme qu’il aimait si proche d’un autre, déjà si loin de lui alors qu’elle se trouvait juste de l’autre côté de la rue. Il s’était à nouveau retrouvé dans cet espace de transition, ce moment à mi-chemin entre Héloïse amante et…Héloïse absente. Le malaise était d’autant plus grand qu’il n’y avait rien d’identifiable après Héloïse, sinon la solitude et un vide immense.


Sans un mot, il était rentré chez lui et l’avait attendu. Comme le jour où ils s’étaient retrouvés en face de la fontaine Saint-Michel, il faisait chaud et il avait remarqué qu’Héloïse portait la même robe d’été. Il avait débouché la bouteille de vin, puis il s’était affalé dans le canapé, sans bouger, vide, découragé. De la fenêtre ouverte, lui parvenaient les clameurs de l’été en ville : les rires des gens aux terrasses des cafés, le chant des oiseaux, des cris d’enfants qui jouaient dans le parc, le vrombissement d’un pot d’échappement, un coup de klaxon. Une vingtaine de minutes plus tard, la sonnette de l’interphone avait retenti, stridente, aiguë, comme pour rappeler la gravité de la situation. Il était au cœur de ce moment de transition et ça lui donnait la nausée.

Lorsque Héloïse était apparue sur le palier, il avait fait comme si de rien n’était. Il voulait encore prolonger, le temps d’une nuit, la douce illusion que ce qu’ils avaient partagé valait plus qu’un amour d’été. Elle n’avait rien laissé paraître. C’était donc ça avoir vingt ans ? Naviguer entre deux hommes sans en être le moins du monde troublé ? Ils avaient dîné puis, presque à contre-cœur, Pierre lui avait fait l’amour, partagé entre son désir et une profonde tristesse. Une dernière fois il avait fait glisser la robe à fleurs le long du corps d’Héloïse par une chaude journée d’été : la boucle était bouclée. Il l’avait serré dans ses bras, possédé une dernière fois, tentant d’imprimer dans son esprit la douceur des instants partagés avec elle mais c’était déjà trop tard : elle avait tout gâché et il avait senti une vague d’amertume l’envahir. Même son parfum poudré lui avait soudain paru aigre. Puis au petit matin il lui avait enfin avoué l’avoir vu à l’arrêt de bus. Héloïse s’était mise à pleurer, répétant entre deux sanglots qu’elle était désolée. Pierre lui avait demandé de partir.


Par la suite, quand les cours avaient repris, ils s’étaient plusieurs fois croisés à la Sorbonne mais ne s’étaient pas adressé la parole. Quant à Théo, il n’avait d’autre choix que de continuer à l’accompagner dans sa thèse et faisait tous les efforts possibles pour ne pas montrer d’hostilité au garçon. À 30 ans, c’était difficile d’accepter qu’il n’avait été qu’une simple diversion, un amusement, un passe-temps pour une jeune femme de 22 ans. Puis Marc et Marie lui avaient présenté Jeanne en octobre. Cette fois-ci, il n’avait même pas tenté de résister : qu’est-ce-qui le retenait ? Du même âge, Jeanne et lui étaient tous les deux libres et indépendants et le seul point commun que Pierre avait identifié entre Jeanne et Héloïse, c’était les ramen. Que risquait-il ? Mais parce-que les vies humaines sont tissées d’histoires qui se répètent, Pierre s’était rapidement épris de Jeanne et s’en mordait à présent les doigts. Il donnait, il donnait et comme toujours, recevait peu. Il avait pourtant senti que les choses étaient différentes avec elle.


Alors qu’il était perdu dans ses pensées, l’interphone le fit sursauter. Le réveil affichait 5 heures. Qui pouvait bien sonner à une heure pareille ? La porte de l’immeuble devait être ouverte car avant même qu’il n’ait eu le temps de répondre, il entendit des pas dans l’escalier. Puis on toqua trois coups à sa porte : « Pierre, c’est moi, Jeanne », entendit-il. Il déverrouilla la serrure et fit face à une Jeanne emmitouflée dans une immense écharpe, chaussée de tennis et vêtue d’un pyjama, sur lequel elle avait jeté son long manteau de laine Camel. En février et à une heure si matinale, le thermomètre ne dépassait pas les 3°C. Avant même qu’il n’ait eu le temps de dire quoique ce soit, Jeanne pénétra dans l’appartement, se laissa tomber dans son fauteuil de lecture et dit : « Je sais que je n’ai pas donné de nouvelles, que je n’ai pas été disponible ces derniers temps et je sais que ce n’est pas digne de toi. La vérité Pierre c’est que je ne sais pas.


-Tu ne sais pas quoi ? lui demanda-t-il hésitant.


-Je ne sais pas être celle que tu veux. Je veux dire, je ne suis pas habituée à toutes ces attentions, ça me met mal à l’aise. Je suis habituée à mon rythme, à ma bulle, à ma solitude et toi t’es venu tout chambouler. Tu vois, tout ça, ça me panique. Alors je ne sais pas. Pourtant, je mentirais si je disais que je ne tiens pas à toi. En fait, je crois que je t’aime bien, tu vois, peut-être même plus que bien. »


Elle avait dit ça d’une traite, sans reprendre son souffle.


Pierre fut conscient à ce moment qu’il en coûtait à Jeanne de faire cette démarche. Jamais il ne l’avait vu exprimer ses sentiments. Visiblement, elle faisait un effort considérable. Il remarqua en outre à ses traits tirés qu’elle paraissait fatiguée. À nouveau, il se retrouva dans un moment de transition, mais différent cette fois-ci, dépourvu de tension. La transition entre avoir une relation et être en couple, le passage du léger au sérieux, le sentiment que Jeanne et lui étaient en train de vivre un rapprochement.

« Pourquoi tu ne dis rien ? » dit-elle inquiète. Puis elle ajouta : « Tu sais, je voulais acheter des pains au chocolat mais à cette heure-ci, les boulangeries sont encore fermées. » C’est drôle comme on peut parfois dire des choses graves et la minute d’après des choses banales, mises là comme par erreur. Finalement, Pierre s’agenouilla au pied du fauteuil où elle était recroquevillée et dit : « Merci Jeanne. Merci pour être venu là, maintenant, et merci de t’ouvrir à moi. Je n’attends pas de toi que tu sois celle que je veux, tu l’es déjà, et il n’y a rien que tu aies à faire pour cela. Tu es toi, et c’est amplement suffisant. » Alors même qu’il prononçait ces mots, Pierre se dit mentalement qu’en effet, c’était suffisant. Le monde avait suffisamment de problèmes pour ne pas compliquer les choses qui n’ont pas à l’être. Sa relation avec Jeanne n’avait pas à être compliquée. Il devait simplement prendre les choses comme elles venaient au lieu de se torturer l’esprit comme il l’avait fait ces derniers jours. Il devait simplement accepter les précieuses paroles de Jeanne, les recevoir, les recueillir dans son cœur comme un trésor. Les deux se sourirent, puis Pierre se dirigea vers le coin cuisine pour préparer du café.


Tout en sirotant le liquide noir amer, emmitouflés dans une couverture sur le canapé, avec la radio en fond, Pierre raconta l’appel de Noah en lui disant que son frère souhaitait en savoir plus sur ce fameux coronavirus. Jeanne dit : « Je n’aime pas paraître alarmiste, pourtant ça fait depuis le début que j’ai un mauvais présentiment et les doutes que j’avais sont malheureusement en train de prendre la forme de vérités. J’avais dit à Marie que Zoé risquait d’être en difficultés à Hong-Kong à cause de la propagation du virus. Et maintenant, elle est bloquée, confinée. » Pierre l’interrompit : « Oui mais Wuhan c’est loin d’Hong-Kong quand même.


-C’est pas tant la question, répondit Jeanne. Aujourd’hui, on se déplace tellement et on parcourt de telles distances en avion que la géographie n’est pas vraiment pertinente. Si la propagation du virus devient trop grave, certains Etats seront obligés de fermer leurs frontières. Regarde ce qu’il se passe actuellement dans le Nord de l’Italie, c’est quand même grave or ça n’a pas l’air d’interpeller grand monde. »


Au même moment, les informations du matin rapportaient à la radio que le nord de l’Italie venait d’adopter des mesures de mise en quarantaine pour ses habitants afin de limiter la contamination par le COVID-19.

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