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Ces 5 choses qu’on m’a prédites et qui n'étaient pas vraies


Chaque année, le mois de septembre sonne la fin de l’été et la rentrée. Rentrée des classes mais aussi retour au travail, retour aux études, au sport, lancement de nouveaux projets, prise de résolutions, reprise des chantiers, nouveaux cahiers, nouvelles pages à écrire…


C’est toujours pour moi l’occasion de faire une forme de bilan, de voir où j’en suis, de redéfinir mes objectifs et d’évaluer le chemin parcouru. J’ai ainsi pris conscience, en réalisant un voyage intérieur, qu’on nous prédestine souvent à un certain nombre de choses qui sont loin d’être toujours véridiques. « On », c’est les autres. Ce peut être la famille, les amis, l’entourage proche ou bien des enseignants, des boss, diverses rencontres…Il arrive que l’on croise le chemin de personnes, pas toujours bien intentionnées à notre égard, qui nous prédisent un futur, qui s’autorisent à juger de quoi notre demain sera fait.


Je réalise, en cette rentrée de septembre 2019, qu’on m’a prédit des choses qui ne se sont pas révélées vraies. C’est la rentrée et aujourd’hui je souffle mes 31 bougies : l’occasion parfaite pour faire le bilan et revenir sur ces 5 choses qu’on m’a dites et qui ne se sont pas avérées authentiques.


 

1 - Tu es faite pour être avocate, pour Sciences Po, pour la com, tu seras journaliste ou tu finiras professeure de lettres…


Dans la catégorie « je m’appelle Mme Irma et je sais de quoi sera fait ton futur » on m’a d’abord décrété que je devrais étudier le droit, sous prétexte que je suis quelqu’un de droit (cliché non ?) et d’attaché à la justice, et qu’étant donné que je suis pointilleuse et prête à prendre la défense des autres, quoi de mieux que d’être avocate ? Le fait est que…je n’ai au grand jamais été attirée par le droit, qui s’il est indubitablement utile et nécessaire pour chaque société, me semble d’un point de vue subjectif complètement rébarbatif. Je n’apprécie en outre pas du tout le « théâtre » que représentent les tribunaux et je n’aime pas me mettre en scène. Alors non, je ne pense certainement pas que j’étais faite pour le droit.


Sciences Po…quand on m’en parlait, disons-le franchement, j’étais jeune et con (oui, comme dans la chanson !) Je n’avais qu’une vague idée de ce que c’était et je n’étais alors pas assez ouverte. Aujourd’hui, avec le recul, je me dis que c’est quelque chose qui ne m’aurait pas convenu quand j’avais 20 ans, mais qui me conviendrait sûrement mieux aujourd’hui. Le fait est que non, je n’ai pas fait Sciences Po.


La com ? C’était une voie qu’on prétendait déjà « bouchée » (mais de quelle voie dit-on qu’elle n’est pas bouchée ?), cependant là encore, je n’en n’avais qu’une idée trop vague. Je ne saisissais pas concrètement à quoi ça pouvait me mener. Des arguments du type « tu écris bien » me semblaient en outre bien maigres. Alors non, je n’ai pas fait de com non plus.


Journaliste ? Sur ce point, je ne peux nier que ça m’aurait convenu, et fichtre même ! Sauf que…ce n’était en définitive pas pour moi car c’est une voie que je n’ai même pas essayée. J’aurais fait Sciences Po ou de la com, ça se serait peut-être fait, qui sait ? Mais je crois que là encore, l’idée que je m’en faisais était trop vague, trop floue, trop lointaine aussi.


Enfin professeur de lettres ? Là, je me permettrais de dire : « Mais quel cliché ! » Combien de fois ne m’a-t-on pas répété que cela me convenait tellement qu’en définitive c’est ce que je ferai ? Si toutes les personnes qui aiment lire et écrire devaient finir professeur de lettres, ça se saurait non ? En définitive, mon goût pour la littérature est bien réel et mon goût pour l’enseignement aussi, mais ça ne signifie pas que je devais en faire mon métier. Si vous avez déjà visité la rubrique « À propos » du blog, vous savez que j’ai fait une multitude de choses différentes, parce qu’en définitive j’étais faite pour tout et rien en particulier.


Au fond, qu’est-ce-que ça signifie « être fait » pour quelque chose ? Certaines personnes ont une passion et le sens très clair qu’elles en feront leur métier, elle savent qu’elles seront docteur, styliste, professeur, dentiste, pâtissier, avocat…En ce qui me concerne, je voulais plus ou moins tout faire. Je n’ai pas une passion en particulier mais m’intéresse à plein de choses en général. Et lorsque je fais un choix (terrible moment) j’ai le sentiment que je renonce à tout le reste et ça m’est intolérable.



Conclusion : « tu es faite pour … » ne s’est jamais révélé authentique dans mon cas. Aucune des étiquettes qu’on a posées sur moi n’avaient de sens. Or les étiquettes sont dangereuses. Lorsqu’on est jeune et que l’on se cherche, on a tendance à croire en ces étiquettes et on ne se rend pas compte qu’elles ne viennent pas de nous. Pire encore, on se modèle sur ces étiquettes, on les adopte, ce qui donne alors encore plus raison à ceux qui vous les ont apposés ! Inévitablement, surgit un moment où on ne sait plus trop qui on est, ce qu’on veut, où l’on va et pourquoi. On remet tout en question, on se demande si les choix que nous avons fait étaient vraiment les nôtres. Parfois même, on se débat avec soi-même. En définitive, personne ne peut nous dire de quoi nous serons faits demain. Ce n’est pas parce-que nous avons des talents artistiques que nous serons nécessairement peintre, sculpteur ou photographe. Ce sont le temps, les apprentissages, les expériences et nous-mêmes qui feront le nous de demain.


2 - Tu ne seras jamais bonne en langues


À l’école, je n’étais pas douée en langues vivantes. Je me défendais en espagnol mais j’étais une véritable catastrophe ambulante en anglais. L’essai de l’allemand s’était en outre révélé encore plus calamiteux.


On m’a beaucoup répété que je n’étais pas « bonne » en langues et ça sonnait comme une vérité générale. Chaque fois, ça tombait dans mes oreilles comme une sentence, comme quelque chose qui me définissait et était irréversible. Cela paraissait tellement vrai que j’ai fini par le croire et l’on peut alors aisément imaginer que je ne suis pas améliorée en langues vivantes. J’étais convaincue que ce n’était pas pour moi, que je n’y arriverais jamais, alors à quoi bon faire des efforts ? Puis, j’ai voyagé, j’ai eu soif du monde et de découvertes, j’ai rencontré une excellente professeure d’anglais au lycée qui m’a redonné confiance, je me suis inscrite à des cours, puis je me suis lancée dans un Master intégralement enseigné en anglais et aujourd’hui je suis trilingue. Certes, je n’ai pas perdu mon accent français mais je parle, et j’oserais dire que je parle même plutôt bien anglais et espagnol. Je vis en anglais et en espagnol (voir l’article J'ai appris l'anglais avec un Mexicain et Couple mixte: quelle langue?)


Conclusion : ce que les autres croient connaître de nous ou veulent voir en nous n’est pas toujours véridique et cela peut malheureusement créer des dommages. Il faut parfois faire un véritable travail sur soi pour se défaire du jugement des autres.


3 - Tu seras toujours nulle en sport


J’abordais mon parcours « sportif » dans l’article Mes 10 conseils pour se mettre à la course mais pour faire simple, je n’étais pas douée en sport à l’école, ma bête noire étant les sports d’équipe (foot, volley, handball, basketball…) Non, mon truc à moi c’était la danse. Ce que je ne savais pas, c’est que j’avais les capacités de mieux faire. J’aurais pu m’améliorer. Au lieu de ça, je me suis laissé envahir par les critiques et les moqueries (notamment de certains professeurs) et le cours de sport (quand il s’agissait de sport d’équipe, je le reprécise, mais aussi d’athlétisme) est devenu une hantise. C’était même parfois franchement l’angoisse. J’ai fini par croire que oui, je n’étais pas douée, et que je ne le serais jamais. Aujourd’hui je célèbre mes 31 ans et j’enregistre deux marathons au compteur, malgré une opération du pied et des complications en prime ! Et BAM ! Je me suis mise à la course en expatriation (voir l’article Comment Monterrey a fait de moi une coureuse) et je fais beaucoup d’exercice physique. Ça m’a pris du temps mais je me suis finalement donné une nouvelle opportunité et en définitive, non, je ne suis pas nulle en sport.



4 - Tu ne seras jamais capable de faire des études de commerce


La sentence a sonné comme un couperet quand un directeur pédagogique d’une école que je ne nommerais pas a voulu me faire croire que je n’étais pas à la hauteur. J’ai décidé de ne pas accorder de crédit à ses dires (bien que ses propos furent blessants et humiliants) et en définitive, malgré les difficultés et les obstacles, j’ai obtenu non pas un mais deux Masters en commerce international, dont un au Mexique. Quand je prend du recul, je n’ose imaginer quelle aurait été ma vie et surtout la perception que j’ai de moi-même si j’avais écouté cette personne. Je me suis rendu compte avec le temps qu’on croise souvent des individus qui veulent nous limiter, comme s’ils traînaient une vieille rancœur et qu’ils ne pouvaient souhaiter l’accomplissement des autres. Si l’on y pense, c’est non seulement grotesque mais c’est surtout effrayant.


5 - Tu n’as pas ta place au Mexique


Il n’est pas un secret sur ce blog que mon expatriation au Mexique n’a pas toujours été aisée, en particulier d’un point de vue professionnel. Je suis notamment passée par des entretiens d’embauche où le racisme (tellement insidieux qu’on se sent blessé sans parvenir à identifier précisément pourquoi) était prégnant. J’en suis ressortie avec le sentiment que je n’avais pas ma place. Ça n’a bien-sûr pas toujours été le cas, mais c’est arrivé. En définitive, ça fait trois ans que je vis au Mexique et aujourd’hui je suis entrepreneuse. Je reviendrais là-dessus dans un article ultérieur mais ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux ont pu voir que je suis en train de lancer un showroom de robes de mariée exclusivement de créateurs français et fabriquées en France. C’est un projet qui germait depuis près de deux ans dans mon esprit et je me suis enfin lancée. J’ai donc peut-être bien une place au Mexique ou du moins, j’ai décidé de m’y faire une place.


 

Aujourd’hui j’ai 31 ans et je n’aurais jamais imaginé, alors sur les bancs du lycée ou même lorsque j’étais étudiante, que je soufflerais mes bougies au Mexique, que j’y vivrais, que je serais mariée avec un Mexicain, que je courrais des marathons, que je lancerais mon entreprise, que je serais trilingue, que je reprendrais une licence en Humanités et Sciences Humaines, que je lirais des livres en anglais, que je tiendrais un blog et tant d’autres choses encore.

Je ne l’imaginais pas car je ne connaissais pas l’Hélène du futur, je ne savais pas qui je serais demain, et personne ne le savait. La seule chose tangible est que je me suis donné les moyens de devenir celle que je suis aujourd’hui. Nous sommes les architectes de notre destinée. C’est nous qui la construisons.

Aujourd’hui, à ceux qui me lisent, j’ai envie de transmettre un message d’espoir. J’ai envie de vous dire que vous pouvez être qui vous souhaitez et faire ce que vous voulez, qu’il est parfois difficile de construire son propre chemin mais que malgré tout, il ne faut pas laisser les autres le tracer pour vous. J’ai envie de vous dire de croire en vous et d’essayer pour ne pas regretter.

Aujourd’hui, j’ai un peu envie de vous dire que tout est possible.



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