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Sancho Poncho ou l’histoire d’une Française à la conquête de l’artisanat mexicain.

Afin d’éviter tout quiproquos, je tiens à préciser que cet article est non-sponsorisé.

Nous sommes le 15 décembre 2018 à Paris. J’ai atterri il y a à peine deux jours, il fait froid à mourir, je suis malade, mais Coralie m’a invité au showroom éphémère de la marque qu’elle vient de lancer : Sancho Poncho. Je me rends donc au Distrito Francés, un petit restaurant mexicain situé rue Faubourg Saint Martin dans le 10ème arrondissement. Le showroom a lieu à l’étage où Coralie a disposé un large échantillon des produits de Sancho Poncho, à savoir essentiellement des tapis et des coussins car la marque se concentre sur le textile.

J’observe attentivement chaque pièce, le fin travail de tissage des artisans, et c’est comme un petit bout de Mexique que Coralie a transporté à Paris. Mais qui est donc Coralie et quelle est l’histoire de Sancho Poncho ?

Tout commence en mai 2018 lorsque Coralie Fourastié, alors âgée de 32 ans, quitte Nantes où elle est ingénieur pour partir s’installer au Mexique avec le projet de lancer une marque éco-responsable mettant à l’honneur l’artisanat mexicain. Ayant le souci de la qualité, Coralie part à la rencontre de dizaines d’artisans dans l’Etat de Oaxaca, connu pour sa production textile, où elle visite des ateliers et observe les différents processus de fabrication. Sa sélection de fournisseurs s’oriente naturellement vers des ateliers familiaux, porteurs d’une longue tradition tisserande et d’un savoir-faire ancestral.

Coralie initie un véritable partenariat avec une double-approche commerciale : des produits « standards » faisant partie d’une collection permanente et des produits sur-mesure où le client a la possibilité de personnaliser son tapis ou son coussin : taille, motifs, couleurs et finitions. Un catalogue est à cet égard disponible sur sa boutique en ligne. Par ailleurs, Coralie s’engage en faveur d’une production éthique et responsable :

  • Les produits sont réalisés à la main avec des matières 100% naturelles, notamment en ce qui concerne les colorants utilisés pour teindre les fils de laine. Comme Coralie le souligne, les colorants naturels offrent des teintes moins vives mais leur usage respecte tant l’environnement que les artisans eux-mêmes.

  • En ce qui concerne le prix des articles, 50% des bénéfices sont reversés aux artisans, manière de promouvoir l’artisanat mexicain et surtout de reconnaître à sa juste valeur le travail d’orfèvre qui se cache derrière chaque produit.

Le showroom parisien est pour la jeune entrepreneuse l’occasion d’inaugurer sa boutique en ligne. Question budget, tout dépend des dimensions du tapis mais surtout du motif : plus le motif est compliqué et détaillé, plus la quantité de fils nécessaires est importante et le travail long, d’où un prix plus élevé. Il faut compter environ 3 500 MXN pour un motif simple soit 164€, 7 000 MXN soit 328€ pour un motif complexe et enfin 1500 MXN pour une housse de coussin, ce qui équivaut à 70€.

Si je parle de Sancho Poncho aujourd’hui sur le blog c’est parce-que le projet de Coralie me plaît. Comme je l’ai précisé en chapeau de l’article, je ne touche aucun bénéfice pour parler de la marque, si ce n’est juste le plaisir de communiquer autour d’un projet ambitieux et difficile. Je connais bon nombre d’entrepreneurs ayant tenté de commercialiser l’artisanat mexicain et qui ont malheureusement échoué, à plus ou moins moyen terme. L’investissement peut être conséquent et il n’est pas toujours aisé de faire comprendre au grand public pourquoi de tels produits sont bien plus coûteux qu’un tapis qu’ils pourraient acheter chez Ikea. Quand on parle d’artisanat mexicain, on parle de production manuelle et de longues heures de travail.

La dernière fois que j’ai voyagé à San Miguel de Allende dans le centre du Mexique, je suis tombée sur une marchande de tapis au marché. Elle les vendait à prix d’or, mais au vu du stock dont elle disposait (un stock énorme), je n’ai pu m’empêcher de penser qu’elle les avait certainement obtenus à bas prix sans quoi elle n’aurait jamais pu en avoir autant. Ça serre le cœur de voir que le travail des artisans n’est pas valorisé. Ce qui me séduit chez Sancho Poncho, c’est la dimension éthique de la marque.

Le 15 décembre dernier, je suis repartie du showroom avec mon rhume et ma fièvre mais néanmoins avec la sensation d’avoir été témoin d’un projet lumineux et je ne peux que souhaiter succès et réussite à Coralie.

Si vous souhaitez plus d’informations sur Sancho Poncho, n’hésitez pas à la contacter ici.


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