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Le ballet de Monterrey n’a rien à envier aux autres


Samedi dernier, j’ai assisté à une représentation de Casse-Noisette donnée par le Ballet de Monterrey. Fascinée par la danse classique j’ai toujours plaisir à voir des ballets et à l’approche de Noël, la tradition du Casse-Noisette, célèbre œuvre de Tchaïkovski, s’impose toujours naturellement. L’an dernier, lorsqu’Andy et moi étions à Paris, nous avions assisté au Casse-Noisette du ballet de Moscou et j’avais été enchantée. Je n’ai donc pas hésité à acheter des billets cette année pour le Ballet de Monterrey.

Cependant, au cours de différents échanges avec des locaux, le message qui dominait était que le Ballet de Monterrey n’en valait pas vraiment la peine. Voici ce qu’on me disait : « Le Ballet de Monterrey est en deçà des autres ballets internationaux », « ça n’a rien à voir avec le Ballet de Moscou, ou de Paris, ou même de New York », « tu vas être déçue » … Or déjà à ce moment-là, je n’étais pas vraiment d’accord : j’avais déjà assisté à une représentation du Ballet de Monterrey et j’avais été plutôt séduite. En effet, Andy m’avait offert l’an dernier pour mon anniversaire des tickets pour voir Le Fantôme de l’Opéra. Je n’aurais certes pas dit qu’il s’agissait du niveau du Bolchoï, néanmoins les danseurs étaient excellents. Dans la mesure où il s’agit d’un plus petit Ballet, le décor était relativement simple mais j’avais jugé que le spectacle était en définitive très bon.

Par ailleurs, pourquoi vouloir à tout prix comparer les Ballets entre eux ? Je suis spectatrice et non juge. Je viens pour l’amour de la danse classique et pour me « débrancher » du quotidien, pour voyager, pour m’inspirer, rêver, non pour évaluer. Du reste, je me doute bien que le Ballet de Monterrey étant plus modeste et plus discret, il n’est probablement pas au même niveau que celui de l’Opéra de Paris. J’ai envie de dire, et alors ? Je vis à Monterrey et il y a un Ballet : que demander de plus ? C’est finalement une chance de pouvoir assister à différents spectacles. Ce n’est pas possible partout, alors autant profiter de ce qui est à notre disposition.

J’ai donc fait fi de tout ce qu’on m’a dit et je me suis rendue au Teatro de la Ciudad samedi dernier. Quelle ne fût pas ma surprise…Je n’ai pas assisté à un spectacle moyen. Je n’ai pas non plus assisté à un bon spectacle. Non. Il m’a été donné l’opportunité d’assister à un véritable enchantement. J’ai eu face à moi une féerie grandeur nature qui m’a transporté l’espace de deux heures hors de la réalité, dans un monde fabuleux digne des contes des mille et une nuits.

Pas un seul aspect de ce ballet ne pouvait être sujet à la critique. La mise en scène était grandiose, alternant décors féeriques qui se succèdent habilement grâce à des mécanismes de coulissage, effet de neige qui tombe, boulets de canon et structures mobiles. De plus, les costumes étaient somptueux. Enfin, la chorégraphie ainsi que le niveau des danseurs était tout simplement excellent. Grâce, technique, tout y était. C’est de l’exécution au millimètre près et j’aurais presque envie de parler de perfection.

Ce qu’il m’a été donné de voir, c’est une succession de tableaux gigantesques et animés, de tableaux vivants, où on accompagne le personnage de Clara qui reçoit le soir de noël de la part de son oncle un casse-noisette. Celui-ci, à la nuit tombée, prend vie et se transforme en prince (c’est mon propre professeur de ballet qui interprétait le rôle) …Il s’agit du rêve d’une jeune fille mais surtout d’un véritable voyage fantastique pour le spectateur que le Ballet de Monterrey a su recréer à la perfection.

Crédit photo: BDM

En définitive, il existe deux cas de figure chez les regios (habitants de Monterrey) qui critiquent leur Ballet municipal : ou il s’agit de méconnaissance – en effet, un grand nombre de gens n’est pas forcément sensible à la danse classique à Monterrey – ou il s’agit ni plus ni moins de snobisme. Cessons-donc d’être snob et apprenons à apprécier les choses qui s’offrent à nous sans les juger hâtivement au prétexte de leur supposée réputation.

La réputation, ce sont les spectateurs qui la font. Si nous continuons de propager l’idée que le Ballet de Monterrey est moyen, c’est de notre faute. Il est désormais temps de regarder avec nos propres yeux, d’écouter avec nos propres oreilles, d’ouvrir notre propre sensibilité, et de crier haut et fort que le Ballet de Monterrey n’a rien à envier aux autres !

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