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Première fois sur le sol mexicain


Ce matin, alors que je prenais tranquillement mon café, j’ai repensé à mon arrivée au Mexique, à ma première fois sur le sol mexicain lorsque je suis venue à Monterrey pour un semestre d’échange, première fois qui s’est révélée être un peu folklorique. C’était il y a trois ans. A cette époque cela n’avait pas été très drôle mais désormais, chaque fois que je me remémore mon arrivée, j’en ris et j’ai décidé de partager le récit de cette aventure avec vous.

 

Un départ express

Cour de mon immeuble parisien

J’ai appris très tardivement mon admission au Master et mon départ pour le Mexique afin d’y effectuer mon premier semestre pour une durée de sept mois. En réalité, je n’ai eu qu’un mois pour tout préparer : trouver un locataire pour mon appartement parisien, contracter un prêt étudiant, acheter mes billets d’avion, trouver un logement sur place, faire traduire des documents en espagnol pour mon université d’accueil…Je venais en outre de perdre ma grand-mère.

L’emploi du temps fût tellement serré que je ne pus être reçue par l’ambassade mexicaine à Paris afin d’obtenir mon Visa étudiant. Dans les faits, rien de grave car l’on peut séjourner 180 jours sur le territoire mexicain en tant que touriste. Il me suffisait donc de sortir du territoire (ce que j’ai fait en novembre 2015 lorsque j’ai visité Chicago) et d’y entrer à nouveau. Le problème s’est révélé être du côté de mon université d’accueil qui ne voulait pas me délivrer mon Master mexicain sous prétexte que je n’avais pas eu de Visa étudiant. Je m’étais pourtant démenée, notamment en me rendant au consulat mexicain de McAllen, Texas durant mon semestre (aucune démarche de ce type ne peut être effectuée localement) mais ma situation ne s’était pas résolue car mes relevés de comptes (il faut prouver sa situation financière) étaient en euros…Je ne vais pas m’étendre sur toutes les péripéties par lesquelles je suis passée, notamment à mon retour en France, mais mon université m’a finalement délivrée mon Master, fin heureuse donc.

Je rate mon changement de vol

C’est ainsi que je me suis envolée pour le Mexique, en tant que « touriste », le 22 juillet 2015 où les problèmes ont commencé dès mon arrivée à l’aéroport de Roissy.

J’ai acheté le billet le moins cher que j’ai pu trouver en dernière minute et je suis censée voyager avec American Airlines, en passant par Chicago puis Dallas, avant d’atterrir à Monterrey, la ville du Mexique où je vais étudier. Il y a une queue interminable au comptoir de la compagnie aérienne et j’apprend que certains vols ont été supprimés et que d’autres ont été surbookés…On décide de me faire voyager sur un autre itinéraire avec une seule escale à Miami. Sur le papier ça semble pratique. Problème : j’ai moins de deux heures d’escale à Miami pour changer d’avion, ce qui se révélera insuffisant. Comme c’est bien souvent le cas aux Etats-Unis, les contrôles d’identité sont longs, très longs, il faut entrer sur le territoire américain pour en ressortir…et les agents ne sont absolument pas concernés par vos impératifs horaires. Il est totalement inutile de faire signe à quelqu’un pour l’informer que vous allez rater votre vol, ce n’est pas leur problème. C’est donc arrivé, j’ai raté mon vol d’une vingtaine de minutes.

Une nuit à Miami (dont je ne verrais que l’aéroport)

L'hôtel à l'aéroport de Miami

Je me dirige vers un comptoir d’American Airlines et dans un anglais approximatif (voir l’article J’ai appris l’anglais avec un mexicain) je leur explique ma situation. Ils me placent alors dans un hôtel de l’aéroport pour la nuit et me remettent trois vouchers pour les repas (dîner, petit-déjeuner et déjeuner) car le prochain vol n’est pas avant 24 heures…Je me revois plantée au milieu de l’aéroport, moite de sueur, cherchant désespérément la navette qui fait le tour des hôtels, traînant ma grosse valise derrière moi. Je fais finalement la connaissance d’une famille française avec trois enfants et qui sont dans la même situation que moi : ils viennent de rater leur vol pour la Colombie. On finit par trouver le départ de la navette et dès mon arrivée à l’hôtel je me connecte au wifi. Il me faut à tout prix contacter l’association étudiante qui s’est engagée à venir me chercher à l’aéroport de Monterrey. Dans mon malheur, ce n’est pas une chambre qu’on m’a donné mais une suite ! Bizarrement je n’ai pas très faim mais je décide quand même de dîner une salade grâce à l’un de mes vouchers, je prends une douche et alors que je pense avoir des difficultés à m’endormir au vu de mon agitation, je tombe de sommeil dans mon super-mega-king-size bed.

La petite salade (et le verre de vin!) qui font du bien

Atterrissage à Monterrey

Au petit matin, je prend mon petit-déjeuner et très en avance reprend la navette en direction de mon terminal (j’ai trop peur de rater à nouveau l’avion !) Le vol Miami-Monterrey est très court et en moins de deux heures j’atterris enfin à Monterrey. Deux personnes d’une association pour les étudiants étrangers m’attendent et je me sens soulagée. Dans la voiture, ils passent la chanson Lean On de Major Lazer et DJ Snake et je me fais la réflexion que cette même chanson est sur toutes les ondes en France, je ne suis donc pas trop dépaysée…pour le moment. Je dis « pour le moment » car la découverte de l’appartement après 45 minutes de route est un véritable cauchemar.

Une arrivée mexicaine!

Deux semaines plus tôt, j’étais entrée en contact avec l’association qui m’avait été recommandée par mon université d’accueil. Le responsable (qui a lui-même lancé ladite association) m’avait dit qu’il pouvait m’aider à trouver un appartement à un prix très correct en colocation et j’avais accepté son aide. J’avais finalement signé un contrat de location à distance et effectué un premier versement afin de réserver le logement. Sur les photos, ça ne semblait pas très moderne mais ça paraissait correct et je trouvais plutôt sympa l’idée d’être en colocation avec une allemande et une suédoise à proximité de l’université. Quelle ne fût pas mon erreur !

Un appartement insalubre

Les deux jeunes de l’association viennent d’ouvrir la porte (cela a mis du temps car le verrou semblait bloqué) et me disent de faire le tour, sourire aux lèvres. Le lieu est tout simplement super cradingue et où que mon regard se pose, je suis saisie d’effroi. C’est la maison des horreurs. Tout est recouvert d’une montagne de poussière, littéralement (mais on m’explique que la proprio n’a simplement pas eu le temps de faire le ménage), l’eau des toilettes est toute brunâtre et la chasse d’eau ne fonctionne pas, les fenêtres des chambres donnent sur les poubelles pleines de cafards en contrebas, ce n’est pas équipé comme c’était convenu (absence de draps, de vaisselle, etc…), il n’y a pas de sécurité à l’entrée de la résidence (or Monterrey n’est pas réputée pour sa tranquillité…) et il n’y a pas d’internet. En fait, il n’y a même pas d’électricité et les colocs ne sont censées arriver que dans deux semaines.

Il est près de 21h, la nuit commence à tomber, je suis épuisée et je suis plantée au milieu d’un lieu sordide dans lequel je ne me vois pas passer une minute de plus. J’explique ma position aux deux jeunes de l’association, le plus calmement possible, mais je sens bien que ma voix tremble. Je ne trouve pas mes mots : j’ai oublié tout mon espagnol, je patauge en anglais et l’idée de retourner illico à l’aéroport est plutôt tentante. C’est ça ou aller à l’hôtel. J’opte pour cette dernière option qui semble plus raisonnable.

Deux nuits à l’hôtel

La vue pas très "glam" de la chambre d'hôtel

Les deux jeunes de l’association ont finalement la gentillesse de m’accompagner à un hôtel proche, idéalement situé sur une petite place commerçante. Ils insistent pour que je revois l’appartement le lendemain, pour que je garde les clés, ils m’informent qu’ils vont parler au responsable mais ma décision est prise et très claire : je ne remettrais pas les pieds dans cet endroit miteux. Je règle deux nuits d’hôtel et parvenue dans ma chambre j’envoie immédiatement un mail à la coordinatrice de mon université d’accueil en lui expliquant la situation. Je la rencontre finalement le lendemain et elle ne m’est pas d’une très grande aide. Tout ce que je réussis à récupérer se limite à deux numéros d’autres étudiants français. Entre temps, je me suis aperçue que mon école de commerce ne se situe pas sur le campus principal mais dans la commune de San Pedro (plus huppée) et que l’appartement insalubre que j’avais trouvé n’était donc vraiment pas proche.

Premier dîner mexicain: la soupe de tortillas.

Le choix rapide d’une autre résidence

La nouvelle résidence

Sur les deux numéros récupérés je connais déjà l’une des deux personnes. Je l’avais rencontré à Paris avant mon départ et je l’avais d’ailleurs contacté sur facebook depuis l’hôtel la veille. Le fait est que si nous avions envisagé de partager une colocation, elle s’était révélée pressée car elle devait arriver au Mexique une semaine avant moi. Par ailleurs, elle avait un budget supérieur au mien. Elle avait donc déjà trouvé une colocation de son côté mais m’invita l’après-midi chez elle. Je fis la connaissance de l’autre étudiant cette même après-midi et je finis par m’installer en colocation avec lui et deux autres garçons (un mexicain et un coréen) dans une résidence propre et récente. Bien que mon contrat de location débutait le lundi et que nous n’étions que vendredi, la résidence ferma les yeux et me laissa emménager durant le week-end. La suite se révéla malheureusement compliquée…Problèmes de maintenance (on a bien dû attendre trois semaines pour qu’ils réparent le réfrigérateur et la climatisation, ce qui est difficile quand il fait 40°C), internet qui fonctionne une fois sur deux, atmosphère pesante à l’appartement (le mexicain hurlait tout seul dans sa chambre, le coréen était invisible et mon compatriote français était franchement lunatique), porte vitrée de la résidence cassée lors d’une « pool party » qui a dégénéré…en un mot, le « bordel » quoi.

Lit d'étudiant

J’y suis finalement restée un peu plus d’un mois (au lieu des sept mois prévus) et j’ai finalement rejoint un mexicain que je venais fraîchement de rencontrer, mexicain qui n’est autre que mon mari aujourd’hui. Ah…je les ai entendus les jugements de tout un chacun, les insultes murmurées à demi-mot, telles qu’au mieux, « profiteuse », et au pire, « s***** ». Il se trouve qu’en réalité je partageais bel et bien les frais du logement mais je n’avais pas envie de me justifier. Andy est devenu mon mari mais si tel n’avait pas été le cas, quel aurait été le problème ? J'ai en définitive occupé ce logement durant deux ans et demi avant de déménager cette année (voir l'article Ma vie en boîtes: un déménagement...encore!)

Le nouveau logement

 

Je n’ai finalement jamais récupéré l’argent que j’avais versé pour l’horrible premier logement et j’ai fait le choix de ne pas me rapprocher de l’association étudiante qui organisait régulièrement des voyages au Mexique ainsi que des fêtes à gogo. J'avais été échaudée et en réalité, mon Master a signé pour moi un retour aux études: alors âgée de 27 ans, je me sentais déjà éloignée de ce « student party mood ». En outre, je n’ai jamais été une grosse fêtarde, ça ne colle pas franchement avec ma personnalité et j’ai toujours été attachée à ma tranquillité. Quoiqu’il en soit, comme je le mentionnais dans l’article Ce que j’aurais voulu savoir avant de partir, mon conseil est de ne pas s’engager dans un contrat de location avant d’être sur place et de faire soi-même les visites. Mieux vaut prévoir une petite semaine à l’hôtel (ou en auberge mais il n’y en avait qu’une peu reluisante très loin de la zone où je devais étudier) et inclure cette dépense dans son budget plutôt que de se précipiter à l’aveuglette.

Ma première fois sur le sol mexicain s’est définitivement révélée mouvementée et folklorique mais heureusement, les mois qui ont suivi ont été meilleurs ! Et surtout, ça fait aujourd’hui une drôle d’histoire à raconter !

Si vous aussi vivez à l’étranger, ou avez vécu à l’étranger, comment s’est déroulé votre première fois ?

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