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#HistoiresExpatriées - La vie professionnelle au Mexique


Nous sommes le 15 du mois et c’est donc le rendez-vous mensuel #HistoiresExpatriées. Si vous connaissez le blog, vous savez que j’y participe chaque mois depuis mars dernier et que l’initiative a été lancée par Lucie, expatriée à Venise et auteur du blog L’Occhio di Lucie.

Pour ceux qui découvrent #HistoiresExpatriées, il s’agit de blogueurs dont le point commun est l’expatriation et qui chaque mois écrivent un article autour d’un sujet commun. Le thème est donné par un blogueur différent à chaque fois et est alors le parrain (ou la marraine) de l’événement. Sa mission : partager à la fin de son propre article les liens vers les posts des autres blogueurs expatriés. Or devinez qui est la marraine du mois de juillet ? C’est moi ! J’ai donné le thème suivant : la vie professionnelle dans votre pays d’adoption et je vais donc vous parler de travail au Mexique. A la fin de l’article vous trouverez les liens vers les expériences professionnelles à l’étranger des autres blogueuses et blogueurs qui vivent au Canada, en Angleterre, en Islande, en Italie, en Autriche ou en Australie pour ne donner que quelques exemples.

Qu’en est-il donc de la vie professionnelle au Mexique ? L’une des premières choses qu’il me semble devoir souligner, c’est la différence entre un contrat d’expatrié et un contrat local. On a trop souvent tendance à imaginer la vie d’expatrié à l’ombre des palmiers (bon peut-être que j’exagère) bénéficiant de conditions plutôt avantageuses. Mais cette image ne correspond pas aux expatriés qui sont en contrats locaux et donc partagent les mêmes conditions de travail que les locaux, souvent très différentes des conditions françaises. A cet égard, j’aborde ces questions dans l’article Vit-on mieux au Mexique qu’en France ? Dans la mesure où cet article concerne la vie professionnelle dans son pays d’adoption, je vais me concentrer sur l’aspect local et partager ma propre expérience.

 

* Obtenir son permis de travail lorsque l’on est étranger

Obtenir son permis de travail au Mexique lorsque l’on est étranger n’est pas une chose aisée. Le Mexique n’est pas un pays reconnu pour ses facilités d’immigration, loin de là. Le moyen le plus courant pour obtenir son visa de travail est d’être invité par une entreprise à travailler pour eux. C’est alors l’entreprise qui soutient le futur employé dans ses démarches avec l’INM (Institut National de Migration). Cependant, il existe très peu d’entreprises disposées à recruter des étrangers et il s’agit en général de grands groupes car eux seuls peuvent justifier le besoin d’avoir recours à des employés d’une autre nationalité. Eh oui, les entreprises doivent argumenter auprès des services de l’immigration pourquoi elles ont besoin de faire appel à des ressources qui ne sont pas mexicaines. En outre, les entreprises ne peuvent compter plus de 10% d’étrangers. A Monterrey, j’ai trouvé que les opportunités étaient très limitées pour les étrangers et je pense que c’est plus facile à Mexico, la capitale.

On pourrait penser que l’autre possibilité pour obtenir son permis de travail est d’être marié à une personne de nationalité mexicaine : il faut cependant savoir que le permis de travail ne pourra être délivré que deux ans après la date du mariage. En attendant, vous serez « sous la dépendance de votre conjoint ». L’Institut National de Migration se garde bien de vous le dire (du moins c’est ce qui s’est passé dans mon cas) : Andy et moi avons donc avancé la date de notre signature pour rien et j’en garde encore un goût très amer.

Que faire si vous ne voulez pas attendre et si vous n’avez trouvé aucune entreprise disposée à vous employer et vous accompagner auprès de l’INM ? Avoir beaucoup d’argent à investir dans un projet commercial. Si vous dites que vous possédez quelques millions à investir au Mexique et que votre entreprise va générer de l’emploi, tout devient possible mais ce n’était malheureusement pas mon cas non plus.

J’ai employé une dernière méthode peu connue et qui m’a été recommandée par un cabinet de comptables local : s’enregistrer au SAT, le service des impôts, en les informant que vous souhaitez travailler comme indépendant et que vous avez donc besoin d’éditer des factures. Pour cela, il vous faut bel et bien un numéro de « contribuyente » afin de déclarer vos revenus. Le cabinet expert-comptable m’a aidé dans cette démarche et c’est ainsi que j’ai obtenu mon permis de travail.

Attention : chaque fois que vous changez de situation professionnelle au Mexique (lieu, entreprise, etc…), vous avez trois mois pour en informer l’Institut National de Migration. C’est ennuyeux mais nécessaire si l’on veut rester en règles.

En ce qui me concerne, les démarches ont été difficiles, et même en disposant d’un Master mexicain délivré par l’une des plus prestigieuses universités du pays, je n’ai pas trouvé de poste satisfaisant.

 

* Des pratiques de ressources humaines différentes

Chaque pays a ses coutumes, ses habitudes, ses traditions. Ainsi, les pratiques de ressources humaines ne sont en rien semblables à celles que j’ai pu rencontrer en France. Premièrement, lors des entretiens, il y a beaucoup de questions personnelles, questions qui ne seraient pas admissibles en France et dont voici des exemples : avez-vous des enfants ? Ah vous n’en n’avez pas ? Pourquoi ? Quand comptez-vous en avoir ? Que fait votre mari ? Quels sont ses horaires de travail ? Et que font vos parents ? Vous entendez-vous bien avec eux ? Avez-vous des frères et sœurs ? Et eux, que font-ils ? Buvez-vous de l’alcool ? Sortez-vous souvent ? A quand remonte votre dernière cuite ? (Oui oui, vous avez bien lu : j’ai cru que j’avais mal compris quand un recruteur m’a posé la question)

Aussi choquant que cela puisse paraître, je peux vous dire que c’est du vécu ! Si nous plaçons les choses dans leur contexte, il est vrai qu’au Mexique, débuter une relation, de quelque nature que ce soit, passe par des questions personnelles et ce même en affaires. Vous n’entamerez jamais une négociation sans prendre le temps de faire connaissance et il se peut que ça prenne du temps. Pour un français c’est surprenant : on a l’impression de perdre un peu notre temps et surtout on peut se sentir inconfortable car nous ne sommes pas habitués à parler de notre vie privée avec des inconnus. Mais c’est tout à fait naturel au Mexique. Oui, mais à quel point ? Je ne pense pas que la définition de ma relation avec mes parents apporte quoique ce soit à un entretien d’embauche…en outre, ça ne regarde que moi. Et les questions professionnelles ? Parmi tous les entretiens par lesquels je suis passée, je n’en n’ai eu qu’une fois…

De plus, la vérification du background (le fameux « background check ») est très scrupuleuse. Il ne suffit pas d’écrire les choses dans votre CV. Non, on vous demandera la copie et les originaux de vos diplômes, parfois de vos notes et on vous demandera également les contacts de vos ex-employeurs pour leur téléphoner. Illégal en France ? Totalement légitime au Mexique. Et lorsque l’on est étranger, ça n’a rien de facile…Mon beau-père m’a récemment posé cette question : « Mais comment peut-on savoir en France que la personne est adaptée pour le poste si on ne parle pas à l’ex-employeur ? On doit lui faire confiance ? » C’est bien pour ça que la période d’essai existe, non ? Par ailleurs, il se peut qu’on vous demande aussi des références personnelles (collègues, professeurs…) qui soient en mesure d’émettre un avis sur vous.

Enfin, au Mexique tout est relation. En France aussi me direz-vous ? Oui, mais au Mexique c’est encore plus prononcé. Il est extrêmement difficile de trouver un emploi sans avoir un solide réseau et l’appui de quelqu’un pour vous recommander.

 

* Une perception des compétences différentes

Je me suis aperçue, au fil du temps, que les compétences ne sont pas valorisées de la même manière au Mexique qu’en France. J’ai ce que beaucoup appellent un parcours atypique (bac littéraire, diplôme d’infirmier et master en commerce international) mais au Mexique, je me suis entendu dire bien des fois par les recruteurs : « Vous n’avez aucune compétence. » L’idée que je puisse transférer mes compétences d’un champ à l’autre ne leur vient même pas à l’esprit et un parcours linéaire, classique, sera toujours favorisé. C’est peut-être aussi vrai en France mais je pense que c’est encore plus souligné au Mexique. En outre, une grande importance est accordée aux notes, à ce qui est quantifiable. Je conçois que ce soit parfois nécessaire dans des processus de sélection mais je trouve que c’est aussi parfois très réducteur.

 

* Un rythme de travail différent

Au Mexique, les journées de travail sont longues. Arrivée vers 8h et départ bien souvent aux environs de 20h…Cela effraie au début, oui mais voilà, le rythme est bien différent de celui en France. Bien que l’amplitude horaire soit large, les mexicains prennent leur temps. Ils prennent un certain nombre de pauses, notamment parfois pour prendre leur petit-déjeuner quand ils arrivent, ils discutent beaucoup entre collègues, etc…On ne peut généraliser, et ces propos ne peuvent s’appliquer à un contexte de travail en usine par exemple, mais il s’agit d’une tendance globale. En France, les journées sont certes plus courtes mais les français sont plus centrés sur leurs tâches et leurs missions. Ils prennent moins de temps pour déjeuner et échanger avec leurs collègues à titre personnel. La productivité est donc bien différente.

Par ailleurs, il y a très peu de vacances au Mexique : 6 jours de congés au bout de la première année de contrat contre 5 semaines en France. Cela ne laisse pas une grande marge de manœuvre et lorsque l’on est expatrié, autant dire qu’on peut oublier le retour annuel en France pour voir ses proches.

 

* Une culture d’entreprise différente

Chaque culture d’entreprise est différente, néanmoins, on retrouve des points communs entre les entreprises d’un même pays, une tendance globale. Voici quelques pratiques d’entreprises propres au Mexique :

  • L’importance de la hiérarchie

Si la hiérarchie n’est pas à négliger en France, elle est largement plus importante au Mexique. On ne verra jamais quelqu’un haut placé s’adresser à un ouvrier, on ne verra jamais ceux d’en « haut » se mêler à ceux d’en « bas ». De plus, les employés mexicains ne « court-circuitent » pas : s’ils ont une requête, ils doivent s’adresser à leur manager direct et au grand jamais à quelqu’un de plus haut dans la hiérarchie. Autant dire qu’en cas de problème avec votre manager direct, vous êtes un peu perdu.

  • Un management paternaliste

Le style de management est en général paternaliste. Le « boss » est ainsi assimilé par les employés à une figure paternelle, quelqu’un qui d’une certaine manière prend soin d’eux. Il est alors fort difficile dans ce contexte de rester totalement « pro » et les employés ont tendance à attendre qu’on leur donne des directives, qu’on leur dise quoi faire. La prise d’initiatives n’est ainsi pas favorisée. Si l’on compare au style de management dans les pays européens du nord tels que la Suède ou la Norvège, on se rend compte que le Mexique est l’exact opposé.

  • Collègues = amis ?

Dans de nombreux grands groupes beaucoup de sorties entre collègues sont organisées afin de générer un esprit « familial ». J’ai ainsi été témoin d’employés sortant régulièrement le jeudi, le vendredi et/ou le samedi soir dans des bars ainsi que des boîtes de nuit en décrétant que leur entreprise est la plus cool du monde : regardez comme je m’éclate ! Mais qu’en est-il de ceux qui ont parfois envie de se reposer, de ceux qui ont envie de passer du temps auprès de leurs proches, de ceux qui sont fatigués du « 8-20h » toute la semaine et qui aspirent seulement à déconnecter ? Qu’en est-il de ceux qui veulent passer du temps avec leurs amis, pas leurs collègues (qui okay, sont peut-être devenus des amis), mais les amis qu’ils avaient avant. Ma réponse ? C’est compliqué. Ne pas se rendre à un événement ou une simple sortie de l’entreprise, c’est très mal vu et c’est interprété comme de la mauvaise volonté. Ne pas se mêler à la fête ne serait-ce qu’une fois peut coûter très cher professionnellement.

  • Etre vu pour être bien vu

Même si un employé a terminé ses tâches de la journée il va avoir tendance à rester. En effet, le fait de rester tard au bureau est associé à une image de sérieux et de dévouement. Au contraire, quelqu’un qui quitte à 18h, même s’il n’a plus rien de concret à faire, sera perçu comme un fainéant, quelqu’un qui se limite au minimum. Il faut être vu pour être bien vu et donc rester tard. Mais qu’en est-il de la vie de famille ? C’est triste à dire mais beaucoup de femmes, dès qu’elles ont des enfants, se sentent obligées d’arrêter de travailler car elles savent qu’elles ne pourront maintenir ce rythme. Et pourquoi ce ne seraient pas les hommes qui mettraient leur vie professionnelle entre parenthèses ? N’y pensez pas, c’est encore trop progressiste pour le Mexique où l’homme a été éduqué avec l’idée qu’il doit assumer et donc pourvoir sa famille. Ainsi, un homme qui ne travaille pas peut très vite éprouver le sentiment de perdre la face.

  • Le machisme a la dent dure

Bien que le Mexique soit en train d’évoluer, la condition de la femme y est encore difficile et ce en particulier dans le milieu professionnel. Il est en fait assez récent que les femmes travaillent et rien n’est fait pour leur faciliter les choses. Elles n’accèdent que très rarement à des positions de haut niveau, leur progression est en règle générale bien plus difficile que celle des hommes. Ne bénéficiant que de peu de congés maternité et encore mois de congés parentaux, elles abandonnent bien souvent leur poste à la naissance d’un enfant. Lors des entretiens d’embauche, elles peuvent être soumises à un test de grossesse afin de vérifier qu’elles ne soient pas enceintes et ce même si c’est illégal : croyez-moi, c’est du vécu…Sûrement l’une des expériences les plus humiliantes de toute ma vie.

  • Attention aux susceptibilités

Si vous avez un reproche professionnel à faire à votre collègue ou subordonné, prenez-soin de choisir vos mots et d’user de tact. Au Mexique, l’attitude frontale peut être perçue comme agressive et humiliante. C’est parfois difficile dans un contexte professionnel parce-qu’après tout, le travail c’est le travail, oui mais…Mieux vaut faire attention si vous ne voulez pas être perçu comme l’ennemi ultime.

 


Un entrepreneuriat favorisé


Les salaires étant généralement bas (le salaire moyen en 2017 était de 462€/mois soit 5 542€/an) beaucoup n’hésitent pas à travailler « au noir » ou à lancer leur propre business. Il faut savoir que le salaire minimum au Mexique est parmi les plus faibles d’Amérique Latine et que c’est le plus faible de l’OCDE tout en étant rapporté au plus important nombre d’heures de travail. Contrairement à d’autres pays, les démarches pour monter son propre négoce ne sont pas très difficiles et il n’est pas nécessaire d’avoir un apport important.

 

Et moi là-dedans, je fais quoi ?

En deux ans, je n’ai pas trouvé de situation vraiment satisfaisante. J’ai effectué de nombreuses démarches pour trouver du travail mais mon parcours effraie et en tant qu’étrangère, je ne suis bien-sûr pas prioritaire. Probablement que si j’étais ingénieur ou spécialiste de la finance j’aurais sûrement plus de succès sur le marché du travail local. J’ai eu une expérience de six mois au sein d’une entreprise qui recherchaient des personnes maîtrisant le français afin de négocier avec des fournisseurs québécois. Bien que je me sois très bien entendue avec mes collègues et que j’étais contente sur le moment de cette opportunité, je n’avais rien de concret à faire, je n’étais pas en mesure de prendre des initiatives et j’étais très mal rémunérée. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais été embauchée et lors de mes différents échanges avec mon manager je m’entendais toujours dire qu’il fallait patienter et qu’on allait me confier des choses à faire.

Six mois d’attente ont finalement eu raison de moi et je suis retournée donner des classes de français en centre de langues bien que je ne sois pas diplômée d’une formation FLE. Bien que j’apprécie le fait de partager ma culture et ma langue avec les étudiants, ce n’est pas ce que j’envisageais de faire professionnellement. En outre ma situation est très précaire car on me paie comme un « fournisseur indépendant », sur facture, et je n’ai jamais l’assurance d’être reconduite. Ainsi, je ne sais pas si l’on me donnera des classes pour le prochain semestre au mois d’août.

J’ai envisagé maintes fois de monter mon entreprise, notamment avec Andy, mais nous n’avons pas les fonds nécessaires pour cela. Le temps a passé et les échecs répétés de mes différentes candidatures ont généré une certaine fatigue ainsi qu’une sérieuse remise en question. J’ai décidé que même si je ne générais pas de revenus très concrets, il y avait néanmoins des choses que je pouvais faire et j’ai développé d’autres activités : le blog qui m’a permis de me reconnecter avec ma passion de l’écriture, la rédaction d’un livre que je suis en train d’aboutir, un soutien ponctuel sur les réseaux sociaux liés à d’autres projets ainsi que des études à distance.

Je suis parvenue à la conclusion que je ne resterai pas au Mexique car je ne peux y avoir une pleine indépendance et c’est quelque chose que je ne vis pas bien. Etant mariée à un mexicain cela va supposer des changements futurs et une certaine réadaptation. Tout est à préparer. En fait, c’est un nouveau futur à dessiner.

 

Cet article participe au RDV #HistoiresExpatriées organisé par le blog L'Occhio di Lucie.

Et voici les articles de tous ces autres blogueurs expatriés qui parlent de la vie professionnelle dans leur pays d'adoption:

Le marché du travail à Liverpool par Stéphanie à Liverpool, du blog Voyage Roadtrip

Mes expérience professionnelles au Japon par Eva à Kobe, du blog Frenchynippon

La vie professionnelle ailleurs...par Angélique au Sénégal, du blog FoguEscales

La vie professionnelle en Angleterre par Ophélie à York, du blog Cross my Heart and Hope to Die

La vie professionnelle au Canada par Ferdy dans la province d'Alberta, du blog Ferdy Pain d'Epice

#HistoiresExpatriées: La vie professionnelle en Angleterre par Adrienne à Cambridge, du blog Madam'Dree

#HistoiresExpatriées: 10 différences au travail entre l'Angleterre et la France par Val à Portsmouth, du blog Mon Expérience Voyage

La vie professionnelle dans mon pays d'accueil par Marie à Derby, du blog Filer à l'anglaise

Travailler comme assistante de recherche en Allemagne par Miryam en Allemagne, du blog Nuage Nomade

Il était une fois...Le travail en Italie par Amélie et Laura à Turin, du blog Ciccia & Cerva

Histoires expatriées #8: "La vie professionnelle dans mon pays d'adoption" par Lucie à Ipswich au Royaume-Uni, du blog My Tour du Globe

La vie professionnelle dans mon pays d'adoption par Maëva à Canterbury, du blog Maeva's Mapa Mundi

Histoires expatriées: un job au Canada par Perrine, du blog Du Nord au Sud & d'Est en Ouest

La vie professionnelle dans mon pays d'adoption par Hélène à Reading en Angleterre, du blog Travelling Petit Pain

#HistoiresExpatriées 9 - Mon travail par Lucie à Venise, du blog L'Occhio di Lucie

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