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Lire en français lorsque l’on vit à l’étranger


Quand on est expatrié, il peut parfois être difficile d’avoir accès à des livres dans notre langue natale et c’est une vraie problématique lorsque comme moi, on est une dévoreuse de livres. Cela dépend bien-sûr du pays, et plus précisément de la ville, où l’on se trouve : il existe probablement plus de chance de trouver des livres en langue française à Londres qu’au fin fond de l’Amazonie par exemple.

* L’absence de bibliothèque

A Monterrey, capitale de l’Etat de Nuevo León où je réside, c’est curieusement une chose peu aisée. Je dis curieusement parce-que Monterrey est une grande ville (environ 1,1 million d’habitants) qui compte différentes universités dont trois majeures (le TEC, la UDEM et la UANL), un cluster médical ainsi que différentes industries mais…il n’y a pas de bibliothèque ! Lorsque j’étais en semestre d’études, j’allais tout simplement à la bibliothèque de mon université et je ne recherchais alors pas de livres en français. Mais lorsque je me suis installée à Monterrey il y a deux ans et que je me suis mise en quête d’une bibliothèque municipale, quelle ne fût pas ma surprise de découvrir qu’il n’y en avait tout simplement pas. J’ai questionné pas mal de personnes autour de moi, en particulier des mexicains, qui m’ont toujours invariablement répondu qu’au Mexique on lit peu. J’avoue que sur le moment ça m’a laissé assez perplexe mais je me suis en effet rendu compte en vivant ici que les gens ne lisent globalement pas. Demandez-leur le dernier livre qu’ils ont lu ou leur titre favori et cela les laissera sans mots (sans mauvais jeux de mots).

* L’Allianza Francesa n’est plus une Alliance Française

J’ai donc envisagé de me tourner vers l’Allianza Francesa (Alliance Française) afin de voir ce qu’elle proposait. Problème : lorsque je recherchais à enseigner le français, ils m’ont dit qu’un poste était à pourvoir pour finalement se rétracter ensuite. Mes mails qui leur étaient adressés sont par la suite restés sans réponse, ce qui ne m’a pas vraiment invité à passer du temps dans leurs locaux. De plus, j’ai appris que l’Allianza Francesa, bien qu’elle porte toujours ce nom, n’était plus reconnue comme antenne de l’Alliance Française suite à des problèmes de gestion et d’administration locale. En définitive, l’Allianza Francesa de Monterrey est devenue une sorte d’école du français privée et indépendante et l’un de mes amis enseignants dont l’épouse travaillait là-bas en a été virée…Je ne suis donc pas franchement intéressée par l’institution.

* Les librairies françaises

Suite à cela, je me suis mise en quête de librairies françaises à Mexico, la capitale. Je projetais de leur passer commande ou de leur rendre directement visite lors d’un séjour à Mexico. Au cours de toutes mes recherches, je n’en n’ai trouvé qu’une, perdue au milieu d’un petit centre commercial vide dans une zone excentrée : vraiment curieux. Je m’y suis rendue en personne et le lieu était presque vide : très peu de livres et tous à un prix élevé. Une ancienne collègue m’a finalement donné le contact d’une librairie à Monterrey où le gérant se propose de commander les livres de notre choix en français mais les prix qu’ils proposent sont globalement élevés.

* La plateforme Amazon

Au vu de cet état de fait, je suis parvenue à la conclusion que commander sur Amazon était la meilleure solution. Lorsque je rentre en France, je profite bien-sûr de l’opportunité pour me fournir en ouvrages, mais des livres dans une valise, ça pèse ! Je suis ainsi parvenue au début du mois de mars sans plus aucune lecture…L’avantage d’Amazon est que le choix de titres est vaste et qu’en général j’y trouve tout ce que je recherche. Néanmoins, les deux problèmes lorsque l’on est à l’étranger sont le délai de livraison (un mois en moyenne) et il faut compter environ 35€ d’importation. Pour que ça vaille la peine, il faut donc faire une commande conséquente (ma dernière commande comptait 16 ouvrages). Je l’avais déjà fait par le passé et je dois dire que lorsque l’un de mes colis avait été perdu, ils m’en avaient renvoyé un nouveau sans frais supplémentaires. Le colis original m’était finalement parvenu trois mois plus tard…Cette fois-ci j’ai passé commande le 25 mai et mes livres sont arrivés hier : je suis aux anges ! Mais cette solution est-elle pratique ? Ma réponse est non. Pas plus que de transporter des livres dans ma valise qui ne sont jamais en nombre suffisant et toujours trop lourds. Alors comment faire ?

* Pourquoi pas se mettre au Kindle ?

Quand le Kindle a fait son apparition sur le marché, je n’étais franchement pas emballée. Pour moi, les livres c’était version papier ou rien. Amoureuse des livres, je chéris l’objet que je prends plaisir à voir s’accumuler sur les étagères. C’est sûrement un peu bête à dire mais pour moi, une maison sans livres est une maison sans âme. Je me souviens de ma grand-mère qui me disait que lorsqu’elle était petite, les uniques livres que ses parents possédaient étaient Les Misérables de Victor Hugo et le dictionnaire. Elle se rendait donc régulièrement chez une tante qui possédait une bibliothèque. C’est là-bas qu’elle lut beaucoup, puis elle devint finalement enseignante.

Plus jeune, lorsque je lui rendais visite, j’aimais l’odeur qui émanait de la grande bibliothèque qu’elle avait installé avec mon grand-père dans le séjour. L’odeur des vieilles feuilles reliées un peu poussiéreuses, les Racine et Molière écornés…De plus, j’aime conserver les livres pour pouvoir y revenir plus tard et les partager. Autant dire que l’idée de lire sur une tablette ne me séduisait donc absolument pas.

Oui mais voilà, je n’étais alors pas expatriée. Je ne vivais pas à l’étranger et lorsque je souhaitais des livres j’avais accès à n’importe quelle bibliothèque et n’importe quelle librairie. Aujourd’hui, je réalise que le Kindle me permettrait de télécharger les ouvrages que je souhaite quand je le souhaite, instantanément. Les livres me coûteraient bien moins cher, je n’aurais pas de frais d’importation et je n’aurais pas de problèmes pour les transporter lors d’un prochain déménagement (parce-que non, je ne vais pas rester indéfiniment à Monterrey). C’est peut-être donc la solution la plus pratique…Mais attention : acheter son Kindle sur Amazon Mexico ou Amazon US ne donne pas accès aux téléchargements d’Amazon France…Il me faut donc commander mon Kindle sur Amazon France et ils ne le livrent pas au Mexique. Je vais donc faire preuve d’encore un peu de patience et attendre la visite de ma famille en septembre qui me l’amènera. En attendant, j’ai de quoi faire avec la commande que j’ai reçu hier.

* Et lire dans une autre langue ?

Je pourrais le faire, je l’ai parfois fait, mais je dois admettre qu’à l’issue d’une journée à parler anglais ou espagnol, je ressens le besoin de reposer mon esprit et je privilégie donc la lecture en français qui est plus naturelle. Lire dans ma langue natale me permet de me reconnecter avec une part de moi-même, c’est un moment à moi, et surtout, s’il s’agit d’auteurs français, il n’est pour moi pas question de lire des versions traduites.

Et vous, si vous vivez à l’étranger, quelle est votre solution pour avoir accès à des livres en français ? Aimez-vous lire dans une autre langue ? Que pensez-vous du Kindle ?

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