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Pourquoi je suis tombée amoureuse de Lisbonne


Le printemps commence tout juste à pointer le bout de son nez, ce qui me semble être le moment idéal pour vous parler de Lisbonne.

Ce blog, dont les thèmes principaux sont l’expatriation et les voyages au Mexique, est aussi plus largement un blog de voyages en général et il me tient à cœur de partager les petits coins de monde que j’ai visité et qui m’ont tant séduit. Lisbonne, capitale du Portugal, fait définitivement parti de ces petits bouts de paradis, et je dirais même qu’elle arrive en tête de liste. En réalité, Lisbonne m’a littéralement subjugué, au sens littéral du terme et ce dès ma première visite au mois d’août 2010. Après ce premier voyage, j’y suis retournée pas moins de six fois en l’espace de quatre ans car j’en suis tombée amoureuse. Il faut dire que de la famille y vivait et forcément, cela a sans nul doute motivé mes visites. Néanmoins, la première fois que je suis allée au Portugal, toute ma famille n'était pas présente et je me suis retrouvée seule la plupart du temps. J’avais donc dans la journée la ville pour moi. Je ne parlais pas un mot de portugais mais j’avais emmené un petit guide Evasion de la ville qui m’a été fort utile pour me repérer. J’ai passé la semaine à déambuler à pieds dans la cité et j’ai immédiatement expérimenté une réelle douceur de vivre ainsi qu’un sentiment de profonde liberté. A cette époque, j’effectuais mes études d’infirmière dans lesquelles je ne m’épanouissais pas et j’avais alors le sentiment de bénéficier d’une vraie bulle d’air après des mois à naviguer entre l’école et les stages en hôpital. Je séjournais dans une ruelle reliant la Praça das Flores et Principe Real, ce qui me donnait de grandes facilités pour aller et venir où bon me semblait. Je partage ici l’article de Gabrielle qui a vécu à Lisbonne et qui parle de la géographie de la ville avec ses différents quartiers.

J’ai longuement repensé à Lisbonne ces derniers jours car la ville me manque et j’ai donc décidé de partager les raisons qui expliquent pourquoi je suis tombée amoureuse d’elle, et peut-être même que je saurais vous convaincre.

1 – Un climat agréable toute l’année

Lisbonne bénéficie d’un climat tempéré, agréable toute l’année. Cela est principalement dû à sa localisation au bord d’un estuaire. L’été, bien que les températures grimpent, la chaleur est supportable grâce au souffle marin. Et l’hiver, malgré quelques pluies, il ne fait jamais grand froid.

2 – Le charme de la ville

Cela peut sembler simpliste de le dire ainsi, mais Lisbonne a un charme infini. Construite sur sept collines, ça monte et ça descend un peu partout dans la ville, et bien que ce soit parfois sportif pour les marcheurs, cela offre de magnifiques perspectives sur tout ce qui nous entoure. Les miradors qui parcourent la cité offrent de somptueux points de vue sur le paysage urbain, mais l’on est parfois tout simplement surpris au détour d’une ruelle lorsque s’offre une vue plongeante sur les alentours. Maisons colorées, azulejos (carreaux de faïence décorés, originellement bleu et blanc) et calçada portuguesa (mosaïques en forme d’arabesque sur les trottoirs) font la beauté de Lisbonne.

3 – La chaleur des lisboètes

Les lisboètes, et les portugais en général, sont d’une infinie gentillesse. On parle souvent de la chaleur des italiens, ou des espagnols, et il ne s’agit bien-sûr pas d’une compétition, mais chaque fois que je me suis rendue à Lisbonne, je me suis toujours sentie bien mieux accueillie que nulle part ailleurs. Il est facile de demander son chemin ou des explications sur le menu par exemple. Et si vous ne parlez pas portugais (comme c’était malheureusement mon cas), les habitants sont très aidants. En outre, contrairement à sa voisine l’Espagne, le Portugal s’est énormément ouvert à la langue anglaise. Tous les jeunes parlent anglais et à titre d’exemple, les films ne sont pas doublés en portugais au cinéma mais en version originale.

4 – Une ville à taille humaine

Lisbonne, bien que capitale, est une petite ville avec des quartiers aux airs de village. Il est donc possible de faire beaucoup de choses à pieds et de vraiment « sentir » la ville avec ses bruits, ses couleurs et ses odeurs. Néanmoins, si vous êtes fatigués ou si vous avez de plus longues distances à parcourir, la ville est très bien desservie par les transports en commun : bus, tramways et aussi un métro tellement propre que vous pouvez vous étendre par terre.

5 – Lisbonne : accessible pour le porte-monnaie et sécure.

La capitale portugaise représente l’avantage d’être à la fois très abordable et sécure. Faire des visites, aller au restaurant, faire ses courses est globalement accessible et en rien comparable à d’autres capitales européennes telles que Paris ou Londres. Bien-sûr tout est relatif car les salaires portugais sont aussi plus bas. Par ailleurs, la ville bénéficie d’un bon climat de sécurité. Je ne nie pas que comme dans toute grande ville il n’y a pas des précautions à prendre, mais je ne me suis jamais fait ennuyer à Lisbonne : je ne me suis ni faite suivre, ni insultée, ce qui est en revanche pratique courante à Paris. Les vendredis ou samedis soir, les rues du Barrio Alto se remplissent de monde qui consomment leur verre (bière ou autre) littéralement sur la voie publique, et bien que vous ne soyez pas à l’abri de vous faire proposer certaines substances illicites, l’atmosphère est plutôt bonne enfant.

6 – Lisbonne au fil de l’eau

La ville est agréable car elle se vit au fil de l’eau. Les anciens docks le long du Tage ont été reconvertis peu à peu en restaurants ou galeries d’art, ce qui y rend la promenade attrayante. De plus, les plages sont très proches : en pas moins de vingt minutes de train, vous êtes hors de la ville face à l’océan. L’eau est fraîche (et bien oui, ce n’est pas les mer Méditerranée) et assez tumultueuse, ce qui en fait le paradis des surfeurs en Europe, mais le tout confère un aspect sauvage que j’apprécie beaucoup.

7 – Une ville gastronomique

La nourriture portugaise est délicieuse. Le bacalhau (morue) est bien-sûr une institution dont on dit qu’elle se décline sous plus de 365 recettes pour les 365 jours de l’année. L’une de ses versions la plus connue est la morue dite « a bras » où le poisson est émietté avec des pommes de terre, des oignons, des œufs, du persil et des olives noires. Mais il existe bien d’autres spécialités dont voici quelques exemples :

  • Les sardines (il y a même une fête de la sardine au Portugal)

  • La dorade grillée

  • Le riz aux fruits de mer

  • Le cozido qui est un ragoût de viande

  • La caldeirada qui est également un ragoût mais à base de poissons et légumes

  • La viande de porc dite « à Alentajana » cuisinée plus généralement dans le sud avec des palourdes, du laurier, de l’ail et du vin

  • Le riz au canard qui vient du Douro au nord

  • La feijoada, plat du nord devenu le plus représentatif de la culture brésilienne, constituée de viande grillée, de chorizo et d’haricots rouges

  • Le pastel de nata, mini tartelette à la texture crémeuse saupoudrée de cannelle pour le dessert.

Cette liste n’est bien-sûr pas exhaustive car la cuisine portugaise est très vaste.

8 – Un plaisir œnologique

Bien que méconnus car peu ou pas exportés, le Portugal produit des vins d’exception. Ils sont produits principalement dans les régions du Douro au nord et de l’Alentejo au sud. On a tendance de prime abord à penser au vinho verde parce-que c’est un vin très courant au Portugal, mais en réalité la richesse viticole portugaise est bien plus large. Le vinho verde (vin blanc légèrement pétillant) est en fait un vin de table qui se boit frais sans toutefois être représentatif du pays. A titre d’exemple, je recommande le vin blanc Esporão produit dans l’Alentejo qui est un vrai délice pour les papilles.

9 – Lisbonne mélancolique

Cela peut sembler curieux de le dire ainsi car la plupart du temps on associe la mélancolie à quelque chose de négatif. Mais la mélancolie n’est pas toujours péjorative : sentiment général de tristesse vague, elle allie bien souvent le vague à l’âme à la rêverie et nourrit l’imaginaire créatif, comme on le retrouve chez Baudelaire et son spleen par exemple. C’est ce que l’on peut éprouver en marchant seul dans Lisbonne et surtout en écoutant le fado dans le quartier de l’Alfama. Le fado, du latin « fatum » qui signifie « destin », est un style de musique né dans les quartiers populaires du Portugal dans les années 1820-1840 qui s’est ensuite étendu aux milieux bourgeois. Sous la dictature de Salazar, il est devenu chant national et depuis 2011, il est inscrit au Patrimoine Culturel immatériel de l’Humanité de l’UNESCO. C’est un véritable symbole identitaire de Lisbonne et du pays en général. Accompagné d’instruments à cordes pincées, le fadista (celui qui chante le fado) chante la « saudade » avec une poésie infinie. A cet égard, l’une des chanteuses les plus connue de fado est sans conteste Amália Rodrigues dont je recommande vivement l’écoute.

10 – Entre tradition et modernité

Lisbonne est une ville d’art, de design et d’architecture, et n’a pas son pareil pour allier la tradition à la modernité. Les édifices à l’architecture traditionnelle abritent des galeries d’art contemporain et le quartier récent de l’Expo, aussi désigné sous le nom de Parque das Nações (Parc des Nations), est ultra moderne. Autrefois zone industrielle, le quartier a subit de profondes transformations pour l’Exposition internationale de 1998 dont le thème était : « Les océans : un patrimoine pour le futur ».

L’édifice le plus emblématique du quartier est la tour Vasco de Gama qui représente une voile de caravelle et abrite aujourd’hui un hôtel. Face à l’édifice, on peut voir le fameux pont Vasco de Gama, plus long pont d’Europe, qui reçût le premier prix de génie civile à la Biennale hispano-américaine de l’architecture et du génie civil à Madrid en 2000. Long de 17 km et surplombant le Tage, le pont relie les rives nord et sud de la ville.

La estação do Oriente (station de l’Orient) par laquelle on arrive sort également de l’ordinaire avec son toit qui imite les voiles de caravelle.

Mais l’intérêt majeur de ce quartier réside selon moi dans l’Océanorium. Bien que je sois contre le fait d’enfermer des animaux sauvages que l’on a retiré à leur milieu naturel, je dois reconnaître que l’Océanorium de Lisbonne est aussi un centre de recherche dont la mission principale est la protection du monde marin et des océans. Extrêmement bien équipés, les spécialistes prennent grand soin des poissons et en définitive, je crois bien que l’Océanorium de la capitale portugaise est le seul aquarium qui trouve grâce à mes yeux.

Je me suis aperçue récemment que Lisbonne qui est restée pendant longtemps méconnue en Europe est désormais en train de voir son tourisme drastiquement augmenter. Par ailleurs, de plus en plus d’étrangers, à commencer par les français, y achètent des appartements ou des maisons dans les villes alentours telles que Estoril, Cascais ou Sintra.

Je suis heureuse de voir que la cité rencontre enfin des titres de noblesse bien mérités, et que le tourisme dynamise l’économie portugaise, mais je suis perplexe sur les conséquences d’un tel engouement pour la ville. J’imagine que les prix des hôtels, des restaurants et de tout en général est amené à augmenter. J’imagine aussi que Lisbonne va peut-être devenir saturée, or personne n’aime les villes bondées. Si je suis tombée amoureuse de Lisbonne, c’est aussi parce-qu’ elle est respirable. J’aimais son aspect intime, « en marge ». En marge des autres pays latins, en marge de l’Europe. Désormais devenue très attractive et plus si secrète, je suis un peu inquiète pour le futur de Lisbonne. J’espère que malgré sa côte de popularité grandissante, la ville saura conserver son charme.

La semaine prochaine, je vous parlerai encore de ma chère et tendre Lisbonne en partageants mes coins coups de cœur.

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