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#HistoiresExpatriées - Monterrey la nuit


Pour commencer la semaine, j’ai décidé de vous parler de Monterrey la nuit en répondant au RDV #HistoiresExpatriées proposé par Lucie, française expatriée à Venise. Comme vous le savez, Monterrey est la ville où je me suis expatriée il y a de ça 1 an et 8 mois et que j’ai évoqué à différentes reprises sur le blog sans toutefois lui consacrer beaucoup de lignes. Le thème du mois d’Histoires Expatriées m’en donne l’occasion avec une invitation à vous parler de ma ville d’adoption la nuit.

Premièrement, je dirais que la vie nocturne de Monterrey et de San Pedro (commune attenante qui fait pour ainsi dire partie de la ville) est plutôt intense. Durant plusieurs années, Monterrey a souffert de l’insécurité où régnaient les cartels et les gens étaient tenus de rester chez eux sous peine de s’exposer à de véritables risques. Depuis que l’ordre a été rétabli (mais reste néanmoins fragile) et que la présence de l’armée n’est plus requise, c’est comme si la ville s’était réveillée d’une trop longue torpeur et tentait de rattraper le temps perdu. La cité se développe à une vitesse considérable (les édifices poussent de partout comme des champignons au détriment de quelconque plan d’urbanisme global) et les lieux de sortie le soir se multiplient.

Contrairement à d’autres villes du Mexique, Monterrey, qui reçoit une forte influence américaine, est une agglomération industrielle moderne et dynamique. De plus, la commune de San Pedro est connue pour être la ville la plus chère d’Amérique Latine. Cela est dû à un pouvoir d’achat élevé et donc une consommation assez importante : les gens passent leur week-end au centre commercial à dépenser leur argent dans des boutiques de luxe et le soir ils vont au restaurant et/ou en boîte de nuit. Les night clubs sont en particulier fréquentés par les étudiants qui sortent tous les vendredis et tous les samedis soir sans exception, et consomment des quantités d’alcool faramineuses. A cet égard, le fait de sortir tous les week-ends ne se limite pas aux étudiants : beaucoup de mes amis me demandent chaque vendredi : « Bon, c’est quoi le plan ce soir ? On va où ? » Je me souviens avoir été très surprise lors de mon arrivée pour mon semestre d’études. Pour moi, c’était tout simplement trop. Je ne pouvais pas suivre financièrement mais surtout je n’en n’avais pas envie. J’avais le sentiment qu’il n’y avait pas de place pour se reposer, pour lire, écrire, faire du sport…Vous l’aurez compris, à Monterrey, le soir, on sort et on consomme.

Un autre aspect qui m’a paru assez curieux dès le début, est le nombre de décibels dans les restaurants. La musique est très forte dans un grand nombre de lieux et on ne peut tout simplement pas s’entendre parler. Avoir une conversation est bien souvent difficile, ce qui est plutôt frustrant quand l’on va au restaurant. Je ne peux généraliser mais c’est tout de même une tendance globale. Andy me dit que c’est pour pousser les gens à consommer…La consommation : encore et toujours.

En ce qui concerne les endroits où sortir, il y a deux zones principales : San Pedro d’une part, avec des lieux plutôt luxueux, et le Barrio Antiguo d’autre part, situé dans le centre de Monterrey qui se veut plus jeune, plus populaire et plus « hipster ». Néanmoins, ce quartier peine à se développer depuis l’insécurité et les moyens qui lui sont accordés sont encore insuffisants.

A Paris, j’aimais sortir le soir, en particulier les soirs d’été où les journées s’étiraient. Au-delà d’aller au restaurant, j’aimais déambuler dans les ruelles ou bien le long de la Seine, marcher et voir la ville peu à peu changer de couleur et s’animer, vibrer. J’aimais les instants de simplicité dans un bar à vin de quartier ou bien partager un pique nique avec des amis sur les bords du canal Saint Martin. De plus, si je ne suis pas amateur de théâtre, je suis en revanche une grande adepte des ballets et j’allais en voir de temps en temps.

A Monterrey, je suis devenue plus casanière. Je ne me retrouve pas dans ces grands restaurants avec la musique très forte et pleins de monde, situés principalement dans des places commerciales. L’idée aussi de devoir prendre ma voiture (les transports en commun sont quasi inexistants à Monterrey), encore et toujours, ne me séduit pas. Par ailleurs, sortir devient très vite cher et je n’aime pas l’idée de gaspiller mon argent dans des futilités : l’argent que je mets dans des sorties c’est celui que je n’aurais pas pour voyager ou me payer un billet d’avion pour la France par exemple. Enfin, la vie culturelle de Monterrey est encore discrète et réservée à une certaine classe.

Néanmoins, parce-que cette année j’ai décidé de voir le verre plutôt à moitié plein qu’à moitié vide, il y a des endroits qui me plaisent et où je prends plaisir à passer une soirée. En voici la liste (non-exhaustive) :

* La terrasse de l’hôtel Habita pour prendre un verre et profiter d’un superbe panorama sur la ville.

* Le bar de l’hôtel Quinta Real ou du Live Aqua pour un moment d’intimité loin du bruit et de l’agitation citadine.


* Le restaurant Francesco's pour manger italien : on peut aussi y écouter de la musique jazz en live le mardi soir. J’apprécie également le Cenacolo mais c’est plus classe et plutôt réservé pour une occasion particulière.

* Le Cau-Cau dans le petit centre de San Pedro pour une cuisine fusion à mi-chemin entre le Pérou et le Mexique. C’est original, délicieux et le cadre est charmant. Petit détail : la chef qui est péruvienne a travaillé pour le restaurant gastronomique Pujol situé à Mexico.

* Le Botanero Moritas, tout près du Cau Cau pour une cuisine 100% mexicaine ! Dépaysement garanti à un prix plus qu’abordable.

* La Fonda San Fransisco où l’on sert une cuisine mexicaine gastronomique dans un lieu totalement informel (il s’agit en fait d’un garage réhabilité).

* Le bar Maverick pour un moment entre amis autour d'un cocktail original (ce sont des pros de la mixologie). C'est informel et brin branchouille en même temps avec une ambiance assez hipster.

* La Buena Barra qui est un restaurant de viande (même si je n’en consomme presque jamais). J’explique ici en quoi Monterrey porte en elle une forte culture culinaire carnivore.

* Enfin, le Pangea pour une cuisine gastronomique. J’y ai invité Andy pour son anniversaire l’an dernier.

En définitive, je ne suis pas une grande adepte de Monterrey la nuit où je ne me sens pas totalement libre de bouger et où j’ai le sentiment que ça manque d’authenticité. Déambuler dans la rue me manque et je n’aime pas les places commerciales. Néanmoins, j’ai trouvé des endroits que j’apprécie et quand j’en ai marre, je fais un dîner à la maison avec ma moitié ou mes amis. Au programme : apéritif et/ou cuisine maison suivi de jeux, le tout avec la musique que je choisis. Enfin, petit détail qui ne gâche rien, le compositeur Yann Tiersen sera en tournée au Mexique et Andy a déjà acheté les billets pour son passage à Monterrey le 7 juillet prochain : c’est donc une belle soirée qui se profile…

Cet article participe au RDV #HistoiresExpatriées organisé par le blog L’occhio di Lucie


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