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Expatriation et expression politique au Mexique

Dimanche dernier, c’était les élections présidentielles au Mexique et je ne me suis jusqu’à maintenant pas exprimée sur le sujet, et pour cause. Saviez-vous qu’au Mexique (comme dans beaucoup d’autres pays du reste), il est interdit aux étrangers de s’exprimer politiquement ? Au Mexique, selon l’article 33 de la Constitution :

«Los extranjeros no podrán de ninguna manera inmiscuirse en los asuntos políticos del país».

Cela signifie que les étrangers ne peuvent de quelconque manière s’immiscer dans les affaires politiques du pays et induit par extension que les étrangers n’ont pas le droit de prendre part à des événements politiques, manifestations, etc…Si je comprends ce principe, je dois dire que lorsque l’on vit dans un pays et que l’on est marié à une personne de ce même pays, cela peut se révéler un peu frustrant en contexte d’élections présidentielles. Il m’apparaît normal que les individus n’ayant pas la nationalité mexicaine n’aient pas le droit de voter, mais ne pas pouvoir s’exprimer peut se révéler limitant.

Tout au long de la campagne, je suis restée muette lors des échanges entre amis à propos de la politique. Mon cercle est presque exclusivement composé de mexicains et je ne pouvais pleinement partager avec eux les conversations politiques et encore moins donner mon opinion. Cela peut sembler excessif car dans un contexte amical, quel est le risque ? L’expérience m’a appris au Mexique qu’il faut être prudent, quel que soit le contexte. Bien des fois, mes amis mexicains m’ont demandé ce que j’en pensais et lorsque je leur disais que je ne pouvais pas franchement m’exprimer, ils rigolaient en m’incitant à entrer dans le débat. Mais je pense qu’en tant qu’expatrié, il faut garder à l’esprit que l’on n’appartient pas à notre pays d’adoption, qu’on y a simplement un droit de résidence, et qu’à cet égard il ne faut pas tout mélanger. L’an dernier, étant inscrite sur la liste consulaire française de Monterrey, j’ai pu voter lors des présidentielles françaises. Mon pays est la France et ma voix politique a donc lieu d’être en France.

Je dois prochainement renouveler ma résidence au Mexique et à cet égard, je vais passer de la résidence temporaire à la résidence permanente. Pour autant, cette dernière ne me donnera pas plus que la temporaire si ce n’est le fait de ne pas avoir à la renouveler (et donc payer) tous les deux ans. Pour pouvoir voter au Mexique, il faut avoir la nationalité mexicaine (que je pourrais demander étant mariée à un Mexicain mais dont je ne ressens pas le besoin car je ne compte pas faire ma vie au Mexique), de même que pour voter en France il faut avoir la nationalité française. A cet égard, je ne connais aucun pays où être simple résident donne accès au droit de vote.

En définitive, j’ai observé ces élections mexicaines en silence, en posant simplement quelques questions sur leur fonctionnement. Saviez-vous donc :

  • Qu’au Mexique, le président est élu pour un mandat de 6 ans non-renouvelable ?

  • Que le jour des élections, les mexicains ne votent pas uniquement pour le président mais aussi pour les législatives qui incluent les élections sénatoriales et les élections des députés ?

  • Que dans certains Etats du pays, il peut être aussi venu le moment de voter pour le gouverneur et/ou les maires ? Ainsi, dans l’Etat de Nuevo León, c’était aussi le moment des élections municipales.

  • Que le président élu ne prend ses fonctions qu’au mois de décembre soit six mois après les élections ?

Mais au fait qui est désormais le nouveau président de la République mexicaine ? C’est Andrés Manuel López Obrador qui succède à Enrique Peña Nieto. Afin de pouvoir le « situer » politiquement je dirais que c’est un peu le Jean-Luc Mélanchon français qui lui avait d’ailleurs envoyé des messages de soutien. Fait « anecdotique » : il ne parle pas anglais (comme c’était le cas de l’ex-président) mais je ne vous en dis pas plus, et surtout, je ne partagerais pas mon opinion. Néanmoins, pour information, voici un lien vers un article du journal Le Monde.

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